Le Tribunal de Grande instance de Dakar a refusé du monde hier. L’affaire Ndiaga Diouf impliquant directement le maire de Mermoz Sacré-Cœur est passée par là. Responsables politiques, militants du Parti socialiste et des sympathisants de Barthélémy Dias ont répondu à l’appel. Au finish, la salle d’audience où se tenait l’audience était devenue exiguë pour contenir tout ce beau monde. Il aura d’ailleurs fallu instaurer une ceinture de sécurité tout autour de la porte d’entrée pour filtrer les entrées et veiller au grain. Tout de blanc vêtu et un chapelet noué autour cou avec un pendentif de la sainte croix, le maire Barthélémy Dias était installé à la première loge entourée de Khalifa Sall et de quelques responsables du Parti socialiste.
Le dossier appelé, les avocats de la défense ont formulé un renvoi pour de nouvelles constitutions d’avocats dans le dossier. Ce qui n’a pas rencontré l’assentiment du substitut du procureur de la République qui a estimé que l’affaire est en état et ne devait pas être renvoyée car datant de l’année 2011. Ses arguments n’ont pas convaincu le tribunal puisque l’affaire sera finalement renvoyée en audience spéciale au 25 janvier 2017 pour plaidoirie.
Le procès renvoyé, c’est Me Aïssata Tall Sall par ailleurs porte-parole du pool d’avocats de la défense qui s’est adressée à la presse pour livrer les tenants et les aboutissants du procès. «Cette affaire a été renvoyée par ce qu’on appelle dans le jargon judiciaire, la mise en état. A la dernière audience, c’est le substitut du procureur de la République qui avait demandé le renvoi pour procéder à la levée de l’immunité parlementaire du maire Barthélémy Dias. Cela a été fait et le dossier revient, maintenant sur le bureau du juge correctionnel», a-t-elle laissé entendre.
Un dossier, beaucoup d’acteurs
Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, l’avocat de Barthélémy Dias de faire savoir : «Aujourd’hui, le Tribunal devait faire deux choses : constater que tous les prévenus, les témoins et la partie civile étaient là. Et surtout vérifier si les avocats sont en état de plaider. Ce qui a été fait et nous avons vu qu’il y a des prévenus qui n’ont pas été là. Ils ont été appelés, mais ils n’ont pas comparu et les droits de la défense sont sacrés. Ils veulent que toutes les commodités soient prises et que les prévenus avertis, afin de comparaître avant d’être jugés». Tenant compte de toutes ces considérations, poursuit Me Aïssata Tall Sall, «le Tribunal a estimé que c’est un dossier important où beaucoup d’acteurs interviennent et beaucoup d’avocats constitués, raison pour laquelle, il a fixé une audience spéciale au 25 janvier en précisant que c’est la date butoir. Et que tout le monde devait comparaître à cette date». Avant de préciser que «le 25 janvier prochain, vous entendrez les accusations du Procureur et les plaidoiries des avocats de la défense. Et le Tribunal fera son œuvre de justice».
S’agissant des commanditaires de l’attaque de la mairie de Mermoz Sacré-Cœur soulevés par Dias-fils lors de sa conférence de presse, l’avocat socialiste de préciser que «c’est vrai que Barthélémy l’a dit. C’est sa position. Nous la partageons. Il nous revient à nous, avocats de la défense de procéder à toutes les diligences c’est-à-dire tous les actes de convocations nécessaires pour que les commanditaires soient à la barre, le 25 janvier prochain. Je me concerte avec mes collègues. Nous le ferons et nous enverrons les citations qu’il faut». Elle poursuit : «Je ne parlerai pas de mascarade. C’est un dossier judiciaire qui mérite d’être traité avec toute la dignité qui sied pour les professionnels de justice que nous sommes». Non sans signaler que «pour autant, on ne peut pas ne pas penser qu’il y a des relents politiques dans cette affaire. Et nous le démontrerons le 25 janvier. Nous donnerons la primeur de cette démonstration au Tribunal face auquel nous ferons face le 25 janvier».
WALF