Les populations qui s’attendent à une baisse du coût de l’électricité, après la dégringolade du baril de pétrole, peuvent déchanter. Le gouvernement n’envisage pas de réviser sitôt le prix de l’électricité. Pis, il envisage même une augmentation pour l’installation de centrales solaires éloignées de certaines zones. La précision a été faite, hier, par le ministre de l’Energie, Thierno Alassane Sall, qui faisait face aux députés pour l’examen du budget 2017 de son département.
Avec la dégringolade du baril de pétrole, les Sénégalais s’attendaient à une révision à la baisse du prix de l’électricité. Que nenni. L’Etat, qui utilise la hausse du baril pour augmenter ce prix, fait encore le mort. Très attendu sur la question, hier, lors de son passage à l’Assemblée nationale pour l’examen du budget 2017 de son département, Thierno Alassane Sall, le ministre de l’Energie et du Développement des énergies renouvelables, n’a apporté aucune lumière face aux députés. Il écarte toute idée de baisse et indique que l’Etat est plutôt préoccupé par la baisse drastique des facteurs de production de l’électricité. Au contraire, explique M. Sall, le gouvernement n’écarte pas la possibilité d’augmenter les factures d’électricité au cas où l’installation des centrales devrait se faire loin du réseau de la Senelec.
Selon le ministre, il n’est pas opportun de baisser le prix de l’électricité pour les localités électrifiées. A l’en croire, la priorité du gouvernement est la couverture du pays et l’extension du réseau interconnecté en vue de corriger, selon lui, les inégalités existantes. Ce qui devra aboutir, à son avis, à une amélioration de la qualité du service et à une bonne distribution de l’électricité à un coût beaucoup plus compétitif. «C’est par une meilleure interconnexion du réseau qu’on arrivera à réduire les coûts de manière significative, davantage que par la baisse du prix des hydrocarbures», a relevé le ministre devant les députés.
Comme pour préparer les populations à une nouvelle hausse du prix de l’électricité, Thierno Alassane Sall indique que si l’installation des centrales solaires devait être effectuée loin du réseau, l’Etat sera obligé de construire de nouvelles lignes et des postes pour réaliser les interconnexions. Ce qui aboutirait, note-t-il, à rendre l’énergie beaucoup plus chère. «L’installation de centrales solaires va contribuer à faire baisser le coût de l’énergie. La baisse du coût pourrait être envisagée après ses préalables. Mais dans leur implantation à travers le pays, il sera tenu compte des possibilités d’injecter facilement l’électricité dans le réseau», a souligné le ministre. Non sans assurer que le travail qui est en train d’être fait vise résolument à améliorer la couverture du pays en énergie et à connecter davantage de villes et de villages, au meilleur coût et avec le relèvement conséquent de la qualité du service.
Thierno Alassane Sall a, en outre, précisé que des baisses substantielles ne pourraient être consenties que si l’Etat parvenait à réaliser une extension satisfaisante du réseau à travers tout le pays. «Dès la fin de l’année, on devra entrevoir des possibilités à ce sujet. Des programmes ont été mis en œuvre pour l’extension du réseau et la correction des inégalités qui existent à l’intérieur des mêmes zones, en particulier entre le centre des villes et les zones périurbaines», a-t-il expliqué.
A noter que le budget du ministère de l’Energie et du Développement des énergies renouvelables pour l’exercice 2017 est arrêté à la somme de 97 milliards 035 millions 399 mille 400 francs Cfa, contre 85 milliards 370 millions 572 mille 700 francs Cfa, soit une hausse de 11 milliards 664 millions 826 mille 700 francs.
Walf Quotidien