L’ex-outsider des Républicains va finalement représenter la droite française pour la présidentielle de mai 2017. Après sa large victoire au second tour de la primaire, l’ancien Premier ministre pourrait défier la candidate du FN.
Alain Juppé n’a finalement pas pu renverser la tendance et il est arrivé largement derrière François Fillon, qui a remporté 67 % des suffrages lors du second tour de la primaire de la droite et du centre.
Selon El Pais, François Fillon est désormais “le leader politique qui a le plus de chance de devenir le prochain président”. “Avec un leader fort et légitimé par les urnes, la droite française se lance à fond à la reconquête de l’Élysée”, poursuit le quotidien espagnol. “Pour cela elle a préféré un candidat conservateur, orthodoxe et catholique, comme le meilleur pour affronter une France bloquée par la crise économique et frappée par la terreur djihadiste”. Et le journal d’outre-Pyrénées tente une analyse : “Les militants et les sympathisants de la droite ont compris que ce nouveau leader radical est le meilleur pour vaincre Marine Le Pen qui sera, selon tous les sondages, au deuxième tour de la présidentielle.” À Londres, The Guardian regarde aussi vers le premier tour de l’élection présidentielle : ce sera “un test majeur pour les partis traditionnels après les succès de Donald Trump aux États-Unis et du Brexit au Royaume-Uni, les deux ayant été nourris par la colère contre les élites et l’establishment.”“Le vainqueur de dimanche fera face à un combat féroce de la part de Marine Le Pen, qui attend dans ses retranchements pour attaquer le vainqueur en tant que symbole de la classe dirigeante française”, analyse le quotidien britannique.
Mais, le Daily Telegraph tempère la perspective envisagée d’une victoire de François Fillon sur la présidente du Front national : “François Fillon doit traiter les questions de l’immigration et de l’Union européenne, où il perdra.”
Les électeurs de François Fillon sont-ils majoritaires ?
“La volonté d’alternance l’a emporté”, estime Le Temps qui nuance cependant.
La situation est claire, mais avec un bémol : c’est un électorat de droite qui s’est déplacé à deux reprises pour lancer François Fillon dans la course à l’Élysée. Lors du premier tour, les retraités étaient très nombreux dans l’électorat. Peu de jeunes. Peu de votants en provenance des couches populaires. On voit bien les questions qui se posent désormais. La dynamique de droite du candidat Fillon, positionné sur une alternance plus forte et une nette rupture économique, est-elle majoritaire en France ? C’est à n’en pas douter l’interrogation que va brandir Alain Juppé.
Courrier international