Au Sénégal, les septuagénaires sont rois. Alors que l’âge moyen de la population est de 19 ans et l’âge médian 18,0 d’après les dernières projections 2016 de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd).
C’est comme s’il ne faisait pas confiance aux jeunes de l’Alliance pour la République (Apr), sa propre formation politique, et plus généralement aux jeunes sénégalais. Le président de la République a fait un pari sur le troisième âge, au détriment de la jeunesse du pays. Il a fait l’option des septuagénaires, les personnes âgées entre 70 et 79 ans. C’est comme s’il voulait faire du Sénégal une République du troisième âge. Alors que, d’après les dernières projections 2016 de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), l’âge moyen de la population sénégalaise est de 19 ans et l’âge médian 18,0.
Pourtant, le chef de file de l’Apr s’était engagé à donner des emplois aux centaines de milliers de jeunes en chômage. Mais contrairement à ses promesses de campagne, il ne fait travailler que des personnes qui sont à la retraite. On ne parle pas des présidents d’Institutions qui bénéficient du vote des citoyens, mais de ces hommes et femmes qui ont dépassé l’âge de la retraite et qui dirigent des juridictions ou entreprises nationales. En effet, beaucoup d’entre eux ont l’âge qui varie entre 70 et 75 ans. Et cela, au moment où des milliers de diplômés cherchent désespérément un premier emploi et au moment où des dizaines de jeunes Sénégalais se noient dans la mer Méditerranée en voulant de rallier l’Europe.
Et comme si cela ne suffisait pas, le chef de l’Etat vient de bombarder Ousmane Ndiaye, un septuagénaire, et son ancien employeur à Pétrosen, à la tête du Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (Cos-Pétrogaz). Et maintenant, il tient absolument à faire passer l’âge de la retraite à 68 ans pour une petite catégorie des magistrats. En effet, si le projet de loi organique sur la Cour suprême passe, le Premier président de cette juridiction, Badio Camara, sera nommé par décret présidentiel pour six ans supplémentaires au-delà de l’âge légal de la retraite qui est de 65 ans pour les magistrats qui relèvent de la hiérarchie A1 spécial. Il en sera de même pour les autres chefs de juridiction.
Au-delà de la raison apparente invoquée par l’Exécutif, c’est-à-dire bénéficier de l’expérience des hauts magistrats qui partent à la retraite au «summum de leur expertise», certains y voient une manière, pour le pouvoir, de maintenir ses hommes de confiance à la tête des juridictions ciblées. L’autre raison invoquée par Macky Sall et son ministre de la Justice, Sidiki Kaba, c’est la «conformité» avec le Conseil constitutionnel et la Cour des comptes dont les présidents nommés ont dépassé l’âge légal de la retraite.
Walf