Depuis le putsch manqué du 15 juillet contre le président Erdogan, plusieurs dizaines de milliers de professeurs, policiers et magistrats, et de militaires ont été limogés ou suspendus.
L’épuration continue en Turquie. Plus de 15 000 fonctionnaires supplémentaires ont été limogés par le gouvernement turc, selon deux décrets parus ce mardi au Journal officiel.
Au total, 15 726 personnes ont été limogées, selon ces décrets, dont près de 7600 membres des forces de la sécurité intérieure, 2700 du ministère de l’Intérieur et quelque 1200 de l’enseignement. Les licenciements concernent aussi des médecins, des infirmières ou des ingénieurs. Par ailleurs, 375 associations, neuf médias et 19 structures médicales privées ont été fermés par ces décrets.
Plus de 35 000 personnes arrêtées depuis le putsch manqué
Ces mesures sont prises dans le cadre de l’état d’urgence instauré après la tentative de putsch de juillet. Les autorités turques accusent Fethullah Gülen, un prédicateur exilé aux Etats-Unis, d’avoir ourdi le coup d’Etat raté, ce que l’intéressé dément.
Depuis le putsch manqué, plus de 35 000 personnes ont été arrêtées en Turquie. Plusieurs dizaines de milliers de professeurs, policiers, militaires et magistrats, notamment, ont été limogés ou suspendus. Les purges au sein de l’Etat-major inquiètent jusqu’à l’Otan, dont la Turquie est membre, selon Le Monde. L’agence Reuters évalue à 125 000 le nombre de personnes concernées par ces limogeages. Le gouvernement s’en est également pris à de nombreuses personnalités politiques de l’opposition, en particulier du troisième parti turc, le HDP, dont les deux codirigeants et plusieurs élus locaux ont été arrêtés.
“L’Etat pas encore été entièrement nettoyé de ces renégats”
D’une ampleur inédite en Turquie, ces purges suscitent l’inquiétude des partenaires occidentaux de la Turquie et d’organisations de défense des droits de l’Homme qui redoutent que l’état d’urgence en vigueur ne serve de prétexte pour réprimer toute voix dissidente.
Le gouvernement turc soutient pour sa part que ces mesures d’exception, prises dans le cadre de l’état d’urgence, sont nécessaires pour éliminer le risque d’une nouvelle tentative de putsch. “Nous savons que l’Etat n’a pas encore été entièrement nettoyé de ces renégats”, a déclaré mardi le président Erdogan. “Il s’en trouve encore dans notre armée, dans nos forces policières, dans notre système judiciaire, dans différentes institutions de l’Etat”, a-t-il prévenu.
L‘express