Près d’une dizaine de mouvements citoyens et regroupements de jeunes opposants ont annoncé mardi à Kinshasa le lancement d’une campagne dénommée “Bye-Bye Kabila” pour inviter le président de la République démocratique du Congo à quitter son poste à la fin de son mandat le 20 décembre.
“Le peuple congolais à travers cette jeunesse regroupée ce jour tient à informer la communauté tant nationale qu’internationale [du] lancement de la campagne Bye-Bye Kabila”, a déclaré Merveille Gozo, du mouvement citoyen Compte à rebours, lors d’une conférence de presse.
Ces mouvements organisent une “marche pacifique” vendredi “en vue de signifier à M. Kabila qu’il est temps, et qu’il doit entrer dans l’histoire à travers une alternance” à la tête du pays, a-t-elle ajouté.
“Nous allons mener des actions conjointes dans la non-violence pour sensibiliser la population sur l’article 64” de la Constitution et “pour mettre en déroute le pouvoir actuel”, a ajouté Victor Tesongo du mouvement Lutte pour le changement (Lucha).
L’article 64 de la Constitution congolaise stipule que “tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution”.
Le président Kabila dirige la RDC depuis 2001, son mandat expire le 20 décembre et la Constitution lui interdit de se représenter. Mais le chef de l’État n’a jamais dit expressément qu’il ne sera pas candidat à la prochaine présidentielle reportée à une date non encore fixée, une situation floue à la base de la crise profonde dans lequel le pays est plongé.
Ce report a été convenu en octobre à l’issue d’un “dialogue national” entre la majorité présidentielle et une frange minoritaire de l’opposition en échange de la mise en place d’un nouveau gouvernement dirigé par une personnalité de l’opposition. La majeure partie de l’opposition et les mouvements citoyens ont rejeté cet accord.
Jeudi, M. Kabila a nommé Samy Badibanga, un transfuge du parti historique de l’opposition l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), comme Premier ministre du gouvernement qui aura pour mission prioritaire d’organiser la présidentielle reportée.
Les États-Unis ont invité mardi l’opposition “à faire des propositions constructives et pratiques et à s’abstenir de rhétorique incendiaire ou des actions incompatibles avec les normes démocratiques” en RDC.
AFP