«Actuellement, on ne guérit pas du cancer du poumon, la seule solution reste la prévention qui n’est rien d’autre que d’éviter le tabac et le tabagisme passif». La révélation est du président de la Ligue sénégalaise contre le tabac, Dr Abdoul Aziz Kassé. Il donne les explications.
Le cancer du poumon constitue la cause la plus fréquente de décès par cancer chez les hommes, et, après le cancer du sein, chez les femmes, selon l’Organisation mondiale de la Santé (Oms). D’ailleurs, d’après le Center for Disease Control (Cdc) et l’Oms, entre 80 et 90 % des cas de cancer du poumon sont liés au tabagisme, notamment celui passif. Comme pour sonner l’alerte, le président de la Ligue sénégalaise contre le tabac (Listab) de prévenir qu’on ne peut guérir du cancer du poumon. Il en a fait l’annonce, hier, au cours d’un point de presse dédié à la présentation du programme «Novembre noir». Lequel constitue une campagne organisée dans le cadre de la sensibilisation contre le tabagisme passif, une maladie à l’origine du cancer. Se voulant plus précis, le cancérologue explique : «Le moyen de diagnostiquer le cancer du poumon est le scanner. La tumeur qui se trouve dans le poumon peut envoyer des cellules dans les ganglions. Et lorsque cela atteint un stade assez avancé, cela devient un terrain hostile. A ce stade le poumon ne marche plus, il a des bronchites chroniques». Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, Dr Kassé ajoute qu’il y a de nouvelles techniques, mais celles-ci ne sont pas encore développées au Sénégal. Ce qui fait, à l’en croire, qu’on ne guérit personne du cancer du poumon. Avant de souligner que c’est un traitement cher qui peut aller de 3,5 à 45 millions Frs Cfa. Une occasion qu’il saisira pour insister sur le plaidoyer qui a déjà abouti à une loi contre le tabac.
S’agissant d’ailleurs de cette loi contre le tabac, le président de la Listab trouve qu’après les décrets d’application et les arrêtés ministériels, c’est au tour des populations de s’approprier de ladite loi, en changeant les comportements. «Après les changements de politiques, il faut maintenant aller vers le changement des comportements qui peut prendre 5 à 6 ans», a également indiqué le président de la Listab. Qui par la même occasion a rappelé qu’il s’agissait d’un travail de longue haleine, pour lequel «la société civile ne peut pas se substituer aux gouvernants», souligne-t-il
Cette rencontre organisée par le Listab et le mouvement No Smoke Revolution (Mouvement de jeunes contre le tabac) entre dans le cadre de la première édition de «Novembre noir», une campagne inspirée de celle dédiée au cancer et appelée «Octobre rose». «C’est une campagne digitale sur les réseaux sociaux pour lutter contre le cancer du poumon en sensibilisant les personnes qui se connectent à Internet», a lancé le chargé de projet du mouvement No Smoke Revolution, Malika Touré. Qui a profité de l’occasion pour inviter les populations à s’approprier la loi contre le tabac, «pour une bonne implémentation de celle-ci», eu égard au fait que, selon lui, «la loi doit être implémentée et tout le monde doit s’y mettre».
Walf quotidien