Le châtiment
Moussa et son frère ne se contentèrent pas d’appeler le Pharaon à se repentir. Ils lui avaient montré suffisamment de preuves pour l’inciter à croire à leur Message. Devant toute l’Egypte, Moussa avait rendu impuissant les plus grands magiciens du royaume. Mais le Pharaon était un homme trop imbu de sa personne pour croire aux dires d’Aaron et de son frère. Humilié devant ses sujets, le Pharaon ne s’avoua pas vaincu. Il lui fallait réagir pour ne pas se décrédibiliser. Il tenta toutes sortes de chose pour ne pas perdre la face. Il avait même fait bâtir un énorme édifice et quand celui-ci fut terminé, il demanda à ses sujets où se trouvait le Dieu de Moussa. Quand on lui répondit qu’Il était au ciel, le Pharaon monta sur l’édifice avec un arc, décidé à tuer Dieu.
Moussa savait que le Pharaon était un homme têtu qui n’accepte pas la vérité. C’est pourquoi, il demanda aux fils d’Israël de faire preuve de patience. Mais loin d’être découragé, Moussa et son frère continuaient leur prêche et appelaient les uns et les autres à se repentir. Malgré ses bonnes paroles, le Pharaon et ses sujets, aveuglés par l’orgueil, refusaient de les entendre. «Quel que soit le miracle que tu nous apportes pour nous fasciner, nous ne croirons pas en toi», lui répondait-on (Sourate 7 verset 132). Moussa invoqua alors Dieu et Lui demanda de châtier ce peuple d’incultes. Dieu retint ses vannes et l’Egypte sans pluies se précipita dans une sècheresse fatidique. Une disette qui ne permit aucune récolte. Malgré la faim, les Egyptiens refusèrent de se soumettre et persistèrent dans leurs crimes et leur tyrannie. Dieu transforma alors le Nil en une grande mare de sang. Les Egyptiens étaient ainsi privés d’eau. Tout s’était transformé en sang, sans que le Pharaon ne daigne voir la vérité en face. Dieu déversa sur eux toutes sortes de calamités. «Et Nous avons alors envoyé sur eux l’inondation, les sauterelles, les poux (ou la calandre), les grenouilles et le sang, comme signes explicites. Mais ils s’enflèrent d’orgueil et demeurèrent un peuple criminel » (Sourate 7 verset 133). Face à l’obstination du Pharaon qui refusait d’entendre le message de Moussa, Dieu commanda à ce dernier de quitter l’Egypte avec le peuple d’Israël. Il lui demanda de partir discrètement car ils allaient être poursuivis par le Pharaon.
Ainsi, quand Moussa et le peuple d’Israël partirent, le Pharaon qui a été pris au dépourvu décida de se lancer à leurs trousses. Il n’était pas question que l’Egypte se passe de ses esclaves. Il mobilisa une bonne partie de son armée et prit en chasse les fugitifs. Après plusieurs jours, Moussa et ses accompagnateurs furent coincés. Devant eux se dressait la mer et derrière arrivaient le Pharaon et ses soldats. Moussa allait paniquer quand Dieu lui ordonna de ne pas prendre peur et de poursuivre sa route en traversant l’eau. « Alors Nous révélâmes à Moussa: Frappe la mer de ton bâton. Elle se fendit alors, et chaque versant fut comme une énorme montagne». Quand Moussa s’exécuta, son bâton avait réussi à leur ouvrir un passage dans l’eau. Mais celui-ci se refermait derrière eux au fur et à mesure qu’ils traversaient. Le Pharaon et ses soldats qui tentèrent de s’engouffrer dans le passage ouvert par Moussa, furent engloutis. La grande armée égyptienne ne put résister aux eaux. Le Pharaon, se sachant proche de la noyade, comprit que le Dieu de Moussa était l’Unique. Il tenta alors désespérément de se repentir en invoquant le Tout-Puissant. Mais c’était trop tard. Pour qu’il serve d’exemple, Dieu garda son corps intact.
Moussa et son peuple échappèrent ainsi aux griffes du Pharaon. Ceux qui étaient réduits à l’esclavage, considérés comme des sous-hommes voyaient un nouvel espoir arriver. Ils étaient désormais des hommes libres. Moussa avait brisé leurs chaînes et les avait fait sortir d’Egypte et du joug de son roi. Il était désormais question de bâtir une autre civilisation. Moussa avait sollicité Dieu qui leur envoya toutes sortes de bienfaits pour étancher leur soif et se nourrir. Mais, Moussa le messie allait-il jouir de la reconnaissance de son peuple qu’il venait de libérer ?
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Par Sidi Lamine NIASS