Arrêté par la gendarmerie suite à la saisie de 1 130 kg de drogue à la gare routière Petersen, en novembre 2015, Amadou Diop alias «Ndiol» a recouvré la liberté au soir du vendredi 11 novembre dernier. Il s’agit de cet ex-détenu qui se trouvait à la mythique chambre 9 de Rebeuss, lorsque la mutinerie éclatait, la plus sanglante dans l’histoire de cette prison. Il avait reçu plusieurs balles, au moment où il tentait de sauver un voisin de chambre tombé sous les balles d’un garde pénitentiaire. Interné à l’hôpital Principal, il sera transféré au Pavillon spécial, à la cellule 4. Aujourd’hui, souffrant de «blessures graves», il attend une évacuation car, selon une source médicale, «deux balles logées dans son corps ne sont pas extraites». En détention provisoire depuis 14 mois, Ndiol a été arrêté pour «complicité de trafic de drogue» et mis sous mandat de dépôt par le doyen des juges. Il attendait son procès devant la Chambre criminelle.
Cette libération et celles qui ont suivi font suite à trois visites du procureur de la République et du doyen des juges d’instruction de Dakar, au Pavillon spécial, la semaine dernière, sur ordre du ministre de la Justice. La plupart d’entre les blessés de la mutinerie sont libérés sans procès, mais il faut préciser qu’ils ont bénéficié de «liberté provisoire pour raisons médicales». La perspective d’un retour à la case départ reste incertaine pour eux. Toutefois, il n’y aura jamais de procès pour d’autres à qui on a signifié que les charges sont levées. La même mesure de libération concerne l’ex-détenu Sankharé qui s’est retrouvé avec la jambe cassée le jour des affrontements. Il se trouvait dans la toilette de sa cellule, au moment de la mutinerie. M. Ndiaye, A. Sanou, Y. Top et L. Diamacoune ont aussi quitté le Pavillon spécial, mais ils ne sont pas encore libres. Ce dernier vient, d’ailleurs, d’être condamné par la Chambre criminelle de Dakar, à 10 ans de travaux forcés, pour «trafic de drogue». Les autres sont retournés à Rebeuss, en attendant que le maître des poursuites décide de leur sort. «Leur libération est compromise parce qu’ayant déjà reçu notification pour leur comparution en jugement», souligne une proche du dossier. Enfin, pour le 13ème blessé qui a perdu l’usage de la vue suite à une balle reçue à l’œil, B. Dieng, sa famille et son avocat restent toujours sans nouvelle de lui, même si des voix autorisées indiquent qu’il est interné à l’hôpital Principal.
WALFnet