L’Afrique ne pourrait couvrir que 13% de ses besoins alimentaires en 2050, en raison de l’augmentation de la fréquence des sécheresses dues aux changements climatiques, ont alerté des ministres africains de l’Environnement.
Réunis lundi à Marrakech (Maroc), dans le cadre de la convention des Nations unies sur le climat, ils ont déclaré avoir conscience que “les changements climatiques exercent des pressions supplémentaires sur la disponibilité en eau, augmentant la fréquence des sécheresses”.
“Si la situation actuelle persiste, le continent ne pourrait couvrir que 13% de ses besoins alimentaires en 2050”, peut-on lire dans une déclaration rendue publique lors de la réunion ministérielle sur la soutenabilité, la sécurité et la stabilité en Afrique.
La réunion était présidée par le ministre sénégalais de l’Environnement et du Développement durable, Abdoulaye Baldé.
Les délégations ont discuté de la question de la migration, problématique à propos de laquelle une déclaration avait été adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies à New York, en septembre dernier.
Aussi la déclaration conjointe des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne (UE) et de l’Afrique sur la mobilité et la migration souligne-t-elle la nécessité d’agir sur “les liens entre les défis liés à la migration et la dégradation de l’environnement, l’instabilité politique, l’insécurité alimentaire comme exprimé en 2014 dans la déclaration de Rome (…)”.
Les ministres africains en charge de l’environnement ont par ailleurs réaffirmé l’engagement politique du continent à proposer des mesures pour prévenir les changements climatiques et la dégradation des terres qui, disent-ils, expliquent la migration et le déplacement des populations.
Ils ont en outre souligné “l’urgence d’accélérer” la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat, conclu en décembre dernier, en insistant sur l’initiative lancée par la présidence de la COP 22 relative à l’adaptation de l’agriculture africaine (AAA).
Les ministres ont rappelé les engagements portant sur la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), visant à lutter contre la désertification, à restaurer les terres et les sols dégradés.
A ce propos, ils ont arrêté des objectifs qui conduiraient à une Afrique “résiliente et préparée à la sécheresse” et ont élaboré un “protocole contraignant sur la sécheresse dans le cadre de la convention cadre des Nations unies contre la désertification”.
APS