La Franco-Marocaine Leïla Slimani, avec son deuxième roman, a décroché le prix Goncourt 2016, le Graal des prix littéraires en France et dans le monde francophone. A 35 ans, l’écrivaine a remporté cette distinction dès le premier tour de scrutin, lit-on sur le site de Rfi. Son livre, «Chanson douce» (Gallimard), déjà un succès de librairie, raconte la vie d’un couple parisien à travers d’une baby-sitter qui sera la meurtrière de leurs enfants. Chanson douce ? Un titre trompeur qui nous laisse désarmés quand les premières phrases du livre nous engloutissent dans la tragédie d’un couple parisien tout à fait banal. «Le bébé est mort. Il a suffi de quelques secondes. Le médecin a assuré qu’il n’avait pas souffert». Avec ce début tonitruant glaçant le sang, la «chanson douce» se transforme dès la première page en berceuse mortifère. Un baiser de la mort littéraire pour sonder les zones impénétrables de l’être humain. La nounou, une baby-sitter modèle, «n’a pas su mourir. La mort, elle n’a su que la donner». Pourquoi ? C’est l’enjeu du livre et la raison d’être du cri profond, ce «hurlement de louve» poussé par la mère quand elle découvre la scène du crime.
WALF