Le sommet de la Francophonie se tiendra d’ici un mois à Antananarivo. La capitale malgache se prépare : plusieurs chantiers ont été lancés pour recevoir les délégations du monde entier. L’un des plus grands est la construction de deux nouvelles routes, des 2×2 voies financées par une banque chinoise que l’Etat malgache devra rembourser par la suite. La construction a été confiée à des entreprises chinoises également. Le premier tronçon de 12 kilomètres relie l’aéroport au nord de la ville, le second de 5 kilomètres va de la route digue (route actuelle pour aller à l’aéroport), passe par le village de la francophonie et arrive au nord-ouest de la ville sur le boulevard de l’Europe. Ces voies rapides sont censées faciliter l’accès aux lieux du sommet puis désengorger la circulation infernale en ville après le sommet. Mais alors que les chantiers ne sont pas encore terminés, des critiques et des doutes se font entendre.
Avec les premières pluies violentes de la saison humide il y a 10 jours, des fissures apparaissent déjà sur les côtés de la route. Pour le ministre en charge des projets présidentiels Narson Rafidimanana, il n’y a pourtant pas lieu de s’inquiéter, l’essentiel c’est que la route soit prête pour le sommet. « On n’a pas fini la route. Il y a encore des fixations qu’on va mettre sur le côté. C’est encore en chantier, ça n’est pas du tout bâclé. C’est dans un mois que ça sera livré », explique-t-il.
Pourtant, divers experts en BTP contactés par RFI estiment que les remblais et fondations de ces routes ont été faits à la va-vite sur un sol marécageux. Ils s’attendent à voir apparaître des crevasses d’ici quelques mois. L’explication vient peut-être aussi du coût de ces travaux. Environ 3,2 millions d’euros, un chiffre très bas pour ce type d’ouvrage. Trop peut-être pour exiger de la qualité.
Autre point de tension, la promesse d’indemnisation des familles qui ont été expropriées pour ces travaux. « Il y a un déblocage, poursuit le ministre, c’est déjà prêt, environ 13 milliards d’ariarys. Mais il faut bien vérifier qui sont ces familles-là. Il y a des contrôles à faire. On ne peut pas leur donner tout de suite l’argent, mais ils seront tous indemnisés. »
Cela représente 3,7 millions d’euros prévus en tout selon lui. C’est plus que le coût des deux routes. Le recensement des familles à rembourser est en cours.
RFI