Jugé en première instance et condamné à un an de prison, l’imam Ibrahima SEYEa eu la mauvaise idée de faire appel du procès. En effet, la Cour d’appel de Dakar qu’il avait saisie en appel vient de revoir à la hausse sa condamnation, en lui infligeant une peine de 30 mois dont 24 ferme.
Entre-temps, le président de la République, Macky Sall, avait jugé «trop clémente» la peine d’un an infligée à l’imam Ibrahima SEYE, par le Tribunal de grande instance de Kolda, pour «apologie du terrorisme», «incitation à la désobéissance militaire» et «intolérance religieuse». Interrogé par Rfi, le chef de l’Etat avait déclaré, hors de nos frontières, que «si cela ne tenait qu’au gouvernement, il allait purger beaucoup plus que ça». «Lorsqu’on met en péril la sécurité nationale, on doit être sanctionné de façon ferme, pour ne pas encourager d’autres personnes à emprunter la même voie. On ne peut s’amuser sur la sécurité nationale d’un pays, quel que soit son statut. Je pense qu’il faut des peines fermes. Et moi, je crois que le gouvernement doit faire appel. C’est ce qui est normal. Parce qu’on ne peut pas s’amuser sur la question religieuse, encore moins sur la sécurité nationale», avait-il indiqué. Nombre d’observateurs croyaient que cette déclaration était seulement synonyme d’un appel du pied aux juges, mais que la Justice sénégalaise allait faire preuve d’indépendance en ce cédant pas à cette pression de l’Exécutif.
Mais à l’épreuve de la réalité, cette crainte s’est vite transformée en certitude. Pis, le procès en appel s’est tenu dans la plus grande discrétion, le 11 octobre dernier, au palais de Justice de Dakar.
WALF