L’UE a “vivement condamné” lundi les récentes violences meurtrières en République démocratique du Congo (RDC) et va oeuvrer à de possibles sanctions contre le régime du président Joseph Kabila si des élections ne sont pas rapidement organisées en 2017, selon des conclusions adoptées par les chefs de la diplomatie des 28.
Les violences des 19 et 20 septembre, qui ont fait au moins 50 morts selon l’ONU, les pires qu’ait connues Kinshasa depuis janvier 2015, sont survenues à l’expiration du délai constitutionnel pour convoquer l’élection présidentielle, trois mois avant la fin du mandat du président Kabila le 20 décembre.
- Kabila est au pouvoir depuis 2001 et ne donne aucun signe de vouloir en partir alors que la Constitution lui interdit de se représenter.
Le dépassement du délai de convocation aux urnes a déclenché des manifestations d’hostilité qui ont été réprimées dans le sang. Plusieurs policiers ont aussi été tués par des opposants.
“L’Union européenne est profondément préoccupée par la situation politique en RDC”, et “condamne vivement les actes d’extrême violence qui ont eu lieu les 19 et 20 septembre, en particulier à Kinshasa”, affirment les 28 ministres des Affaires étrangères de l’UE dans des conclusions adoptées lundi lors d’une réunion à Luxembourg.
“Tous les acteurs” de cette crise sont invités à “respecter la Constitution actuelle, en particulier en ce qui concerne la limitation des mandats présidentiels ainsi que par un dialogue politique substantiel, inclusif, impartial et transparent”, qui doit inclure notamment la Conférence épiscopale du Congo, selon le texte.
Ce dialogue doit notamment déboucher “sur l’organisation d’élections présidentielles et législatives dans le délai le plus court possible au cours de l’année 2017”, ajoutent les 28.
Ils laissent aussi planer la menace de sanctions à travers leur politique “coordonnée” de délivrance de visas aux “détenteurs d’un passeport diplomatique ou de service”.
“L’UE utilisera tous les moyens à sa disposition, y compris le recours à des sanctions individuelles contre ceux qui sont responsables de graves violations des droits de l’Homme (…) ou qui feraient obstacle à une sortie de crise consensuelle, pacifique et respectueuse de l’aspiration du peuple congolais à élire ses représentants”, est-il souligné.
Federica Mogherini, chef de la diplomatie de l’UE, est invitée “à initier un travail dans ce sens”, précisent les conclusions.
Début octobre, la Belgique avait déjà décidé de limiter à 6 mois maximum (contre un an auparavant) la durée des visas accordés aux détenteurs de passeports diplomatiques de la RDC.
“Il faut faire part de notre préoccupation parce qu’il y a un report des élections qui n’est pas acceptable”, a estimé lundi à Luxembourg le ministre belge Didier Reynders.
AFP