Les forces de l’ordre ont finalement empêché à Malick Gakou et ses camarades de prendre l’itinéraire prévu. Dès 15 heures, à l’exception du boulevard du centenaire menant vers la place de l’obélisque, les forces de l’ordre ont bloqué toutes les artères connectées au rond-point RTS par des camions de combat lourdement équipés et des barrières. Les policiers comme les politiciens étaient déterminés eux aussi à ce que la décision du procureur ne soit pas bravée. Et ils n’avaient pas lésiné sur les moyens. Gilets par balles, camions blindés et des véhicules pick-up remplis d’éléments.
15H 30, les foules venant de la place de l’obélisque pour se diriger à la RTS se signalent sur la chaussée. Les manifestants viennent par groupe. Les Tee-shirts à l’effigie de leur mentor renseignent sur leur l’appartenance politique. Des photos de Karim Wade, Malick GACKOU et autres leaders politiques font le décor de la manifestation. Les premiers à signaler sont les affidés de Abdoulaye BALDE, leader de l’Union des centristes du Sénégal (Ucs) avec leurs pancartes hostiles au régime de Macky SALL. Sur les plaques, on peut lire entre autres, «Pétrole et Gaz au peuple» ; «Nous sommes pour les conditions de détention décentes» ; «nous sommes contre les bradages des ressources naturelles du pays». Après les camarades de BALDE, s’ensuivent ceux de Karim WADE et de Malick GACKOU ainsi de suite jusqu’à ce que le boulevard centenaire soit noir de monde.
15h 50, les leaders de l’opposition, Malick GACKOU, Abdoul MBAYE annoncent leur arrivée par des klaxons. Vêtu d’une chemise bleue assortie à un jean noir, escorté par ses body gardes, le leader du Grand parti, déboule et fonce vers les barrières de sécurité devant lesquelles, les policiers restent imperturbables devant les gestes et cris des manifestant qui scandé. «Rewmi, Yonn amou fi» (Nous sommes dans un pays sans loi). Mais c’est quand Malick GACKOU, a voulu forcer le barrage que les premiers coups de grenade lacrymogène ont commencé à tonner. Ça tire dans tous les sens. Le président de l’ACT, l’ancien premier ministre est le premier à être touché. Et c’est la débandade. Les manifestants rebroussent chemin et se dirigent vers Colobane. Arrivés au niveau du siège de la BCEAO, les manifestants croisent, Idrissa SECK rayonnant dans sa tunique traditionnelle blanche, qui est perché sur son véhicule. Le président du parti Rewmi descend de sa voiture et continue son chemin à pieds. Mais, il ne parviendra pas accéder au rond-point RTS. Car, les policiers font pleuvoir d’autres bombes lacrymogènes et engagent une course poursuite contre les manifestants. Les leaders de l’opposition, savant que la marche ne peut plus commencer maintenant au rond-point de la RTS, se dirigent vers la place de l’Obélisque pour essayer de faire une déclaration. C’est peine perdue. Les forces de l’ordre larguent encore des grenades lacrymogènes sur les lieux. La foule se disperse. Le leader du Grand parti, Malick GACKOU improvise une marche dans les rues de Grand Dakar. Mais cela ne l’empêche pas de parler les motivations de leur descente dans la rue.
Mamadou GACKO (Walf Quotidien)