L’opposition et le pouvoir jouent toujours les prolongations sur la refonte partielle du fichier électoral. Réunis, hier, pour faire un diagnostic sur le processus électoral en cours, les responsables de l’opposition regroupés autour de la coalition Wattu Sénégal ont dénoncé le manque de consensus. «En dépit de la volonté affiché par l’opposition d’arriver à des conclusions consensuelles pour renforcer le système électoral en mettant à l’abri des contestations, sources de tous les dangers, le gouvernement ne s’est pas soumis à ces dispositions. Les désaccords remettent en cause le consensus qui prévaut depuis un quart du siècle sur la matière électorale et annoncent un lourd danger pour notre pays et la sous-région », fustige Oumar SARR du Parti démocratique sénégalais (PDS) qui faisait office de porte-parole du jour de la coalition. Sous ce rapport, le secrétaire général adjoint du PDS invite tous les Sénégalais à fédérer leur force pour contraindre le gouvernement à respecter le consensus électoral et empêcher toute fraude pendant les élections. Selon le responsable libéral, «le gouvernement a saisi comme prétexte l’avènement de la carte d’identité biométrique CEDEAO pour décider d’une refonte du fichier électoral destinée, à en éliminer le soit disant stock mort. Il a ainsi déposé, fait voter par sa majorité à l’Assemblée nationale et promulgué une nouvelle loi, la loi 2016-27 du 19 août 2016 qui dispose que tout électeur déjà inscrit sur la liste électorale mais n’ayant pas confirmé, auprès des commissions habilitées, sa volonté d’y demeurer, sera automatiquement radié de ces listes ». Poursuivant sa déclaration, le maire libéral de Dagana trouve que si l’Etat a fait ce forcing en faisant passer la loi à l’Assemblée nationale avec sa majorité mécanique c’est pour «procéder à une radiation de grande ampleur d’électeurs dans les zones réputées favorables à l’opposition et à des incorporation massives d’électeurs dans les zones réputées être favorables aux partis de la majorité ».
Samba BARRY (WALFnet)