Confiée à la Division des investigations criminelles (Dic) par le procureur de la République de Dakar, l’enquête sur la mutinerie de Rebeuss est en phase de clôture. Mais il reste une seule pièce du puzzle, avant de faire la lumière sur les événements du mardi 20 septembre dernier : le recensement contradictoire du nombre de victimes dont certains sont toujours internés dans les structures hospitalières. C’est ainsi que les enquêteurs vont se rendre, dès ce lundi, dans les hôpitaux Principal et Le Dantec où sont internés les blessés de la mutinerie, notamment des détenus et des gardes pénitentiaires. «Il s’agit d’un complément d’enquête avant que le dossier ne soit clôturé et transmis au parquet», informe la source de Walf. Il faut souligner que les prisonniers internés dans ces hôpitaux ne reçoivent aucune visite de leur famille. Une situation à laquelle l’Administration pénitentiaire compte remédier, dans un futur immédiat. «(…) Leurs parents pourront les visiter dès qu’ils seront transférés au Pavillon spécial. Ceux qui sont à Rebeuss ou au pavillon spécial peuvent recevoir des visites», explique l’inspecteur Mbaye Sarr, chargé de communication de la Direction de l’administration pénitentiaire (Dap). Une réaction qui fait suite aux nombreux appels lancés par les parents des treize détenus introuvables.
La liste des disparus de Rebeuss s’allonge de jour en jour. En effet, si des blessés sont retournés en détention, d’autres sont toujours perdus de vue. C’est le cas pour Birane Diagne, Lazar Diamacoune, Abou Wade, entre autres. Seul Moussa Ndiaye et quelques autres de ses codétenus ont regagné leurs cellules, vingt jours après la fameuse mutinerie, la plus sanglante dans l’histoire de cette prison. Laquelle est un ancien chevillard transformé en lieu de détention, depuis 1929. Consécutive à des affrontements entre gardes pénitentiaires et détenus, qui protestaient contre leurs longues détentions, lesquels se sont soldés par un mort et 41 blessés (selon le bilan officiel), l’enquête sur la mutinerie de Rebeuss a abouti à l’audition de la directrice de la prison centrale de Dakar. Quelques-uns de ses proches collaborateurs, des agents en service le jour des faits et des détenus ont aussi été entendus par les hommes du commissaire Ibrahima Diop. Des sanctions pénales sont attendues dans les rangs des responsables de ces événements tragiques, même si aucune mesure conservatoire n’est encore prise, alors que des gradés de l’Administration pénitentiaire ont été relevés de leurs fonctions, dans le passé, pour des faits moins graves (voir Walf Quotidien n°7365).
Pape NDIAYE (Walf Quotidien)