Il est 12 heures au marché Sandaga. Le klaxon des voitures fait monter l’ambiance. La musique accentue la cacophonie. Difficile d’accéder aux différents coins des lieux du fait des va-et-vient des clients, toutes générations confondues, malgré la forte canicule à Dakar. Les marchands de chaussures, de sacs, de pochettes, de bijoux et de greffages se côtoient avec les clients venus presque de partout. Debout avec un portable à la main, Gagne Ndiaye est un vendeur de bijoux installé à l’avenue Jean Jaurès. Ses articles sont constitués de boucles d’oreille, de bracelets, de colliers. Selon lui, les prix sont abordables. «Pour la fête, on propose de bon prix pour permettre à nos clients d’avoir accès à nos affaires», indique-t-il. Avant d’ajouter : «les clients viennent petit à petit, mais on ne se plaint pas ».
Mariama Mbodji, habillée en pantalon bleu assorti d’un body rouge, vend des cheveux naturels. Elle affirme que les prix varient entre 40 mille francs Cfa et 50 mille pour la boule. Mariama explique que les cheveux longs et les closures sont plus achetés par la gent féminine. «Les femmes achètent de préférence les cheveux longs malgré la chaleur. Et ce qui est à la mode, ce sont les closures pour fermer les coiffures», dit-elle. A côté se trouve une autre boutique. Dame Niang, teint noir, en est le gérant. Il expose dans sa boutique des pochettes différentes, de couleurs variées, en forme de boules, une nommée «lalal bassangue (étaler la natte)», ou encore «tasse sa cheveu (défaire ses tresses)» et autres.
Et pour les chaussures, elles sont décotées, compensées ou fermées. Et les prix varient entre 10 mille et 8 mille francs Cfa et pour les pochettes c’est à 10 mille francs Cfa au maximum. Dame Niang signale que les clients sont peu nombreux à l’approche de la fête. «Avec la préparation de la Tabaski, on constate que les acheteurs ne viennent pas en masse par rapport aux années précédentes. En ce moment rien ne marche, mais on rend grâce à Dieu», lance-t-il. Dans la boutique de Dame Niang se trouve Codou Tine, âgée d’une trentaine d’années. Habillée d’une robe multicolore, elle est venue acheter des chaussures de couleur rose pour l’assortir avec son tulle à la garniture rose. Selon elle, la boutique offre des articles à bon prix et de qualité. «Il y a de belles choses ici qui sont accessibles surtout les chausseurs», affirme-t-elle.
Pas de rush vers les salons de coiffure
A une semaine de la fête de l’Aid-el Kebir, il n’y pas d’affluence dans les salons de coiffure. Enfants, jeunes filles et grandes dames qui faisaient la queue dans ces lieux à cette période précise semblent rompre avec cette habitude. A Liberté 6 Extension, se trouve le salon de Ngoné Sall. L’endroit est vide. Les seules personnes qui sont sur les lieux sont les deux coiffeuses. La trentaine, la gérante du salon affirme qu’il n’y a pas une grande affluence. Et que les clientes viennent juste pour faire des réservations. «Elles attendent à trois jours de la fête pour venir en surnombre. Ce qui ne nous arrange pas», déplore Mme Sall. Avant d’indiquer qu’avec la chaleur qui sévit à Dakar, ce sont les chignons haut et bas ainsi que les greffages qui se commandent le plus.
Avec un sourire, elle espère voir des clients en nombre. Dans le même quartier, se trouve «Amana coiffure». L’ambiance est assez monotone dans ce salon. Il y a quelques clientes. La gérante Khady Ndiaye, affirme que sa clientèle a diminué, «à cause de la pauvreté qui touche la majeure partie de la population», mais aussi les femmes ont «d’autres préoccupations» que de se coiffer. «En cette période de Tabaski, les clientes se font rares. Contrairement aux années précédentes», indique-telle. A l’en croire, les clientes attendent deux jours avant de la fête pour venir se coiffer. «A la veille de la fête, nous sommes débordées, car les clientes viennent en même temps et on est obligé de les prendre car souvent ce sont des personnes qui nous sont fidèles», explique-t-elle.
Selon Khady, les coiffures les plus prisées actuellement par la gent féminine sont les greffages coupes carrées et les perruques du fait de la forte canicule qui sévit à Dakar. Malgré cette diminution de la clientèle, Khady atteste que ce qu’elle gagne, peu soit-il, lui permet de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille.
WALF