En ouvrant largement leurs colonnes à Abou Abel THIAM, pour une seule et même interview identique à tout point de vue et signée par leur journaliste, les quotidiens L’Observateur, Le Quotidien, Libération, Le témoin et Le Populaire se sont attiré les foudres du Conseil pour l’observatoire des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED).
Le Tribunal des Pairs du CORED qui s’est réuni le 10 août dernier a, après avoir saisi les mis en cause, sévi, en les blâmant. Mamadou THIOR, chargé de la communication dudit Conseil, considère qu’ «il y a eu, de la part de M. THIAM, une manipulation des médias et, plus grave, une grande complaisance des journaux mis en cause qui ont même accepté de signer et publier l’interview élaborée à l’extérieur».
A travers l’avis n°011/2016, le CORED renseigne que certains de ces journaux ont reconnu avoir failli en faisant leur mea-culpa. «Trois des cinq journaux ont répondu à la saisine du tribunal : Libération, Le Populaire et L’Observateur. Dans leurs réponses, les responsables estiment être victimes d’une manipulation et affirment que leur bonne foi a été abusé par M. Abou Abel Thiam qui a profité de ses relations en tant qu’ancien confrère pour demander et obtenir la publication de son interview qu’il a remaniée à sa guise».
N’empêche, le tribunal des pairs estime que «Si le texte de la loi sur la presse était votée, cette blâme s’appliquerait. Cela veut dire qu’ils risquent le retrait de leur carte nationale de presse». Suffisant pour que des excuses publiques soient sollicitées de la part des journaux incriminés. Car, estime le CORED, l’«attitude consistant à endosser des articles écrits par des tiers, sans en mentionner les auteurs, tend à faire croire que la rédaction accepte, pour des raisons inavouées, des consignes, directes ou indirectes, d’un commanditaire qui cherche à faire, sans apparaitre, sa propre promotion».
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