CHRONIQUE DE SIDI
L’émigration
De la sublimation, Adan parvint au pardon avant de répandre sur terre une descendance qui va poursuivre son œuvre. Après Shissa avec la société primitive, après Idriss avec l’écriture, après Noé avec le déluge, après Hûd et les Ad et après Salih et la Chamel avec les Thamūd, Abraham ou Ibrahim(PSL), dans la première phase, devait fonder l’argument. Après avoir été sauvé du roi par le seigneur, Ibrahim (PSL)devait prendre le chemin de l’épreuve. Un exil vers de grands rendez-vous qui le mèneront dans de nombreuses contrées autour du fleuve Euphrate. Partout, Abraham (PSL)prêchait la bonne parole. Et partout, l’accueil glacial était le même. Les populations avaient peur du changement, surtout celui prôné par un caravanier. Abraham (PSL) ne voulait imposer rien à personne. Il cherchait à travers un discours aussi rationnel que flexible démontrer à tout le monde que le seul dieu qui mérite leur adoration est le Tout-Puissant. Il prit également le temps de leur prouver que les idoles adorées ne pouvaient en rien changer le cours de leur vie.
Mais l’environnement était hostile. En dehors de quelques compagnons, Abraham (PSL) n’avait autour de lui que sa femme Saratou (Sarah) et son cousin Luth. Ainsi, il s’orienta vers celui qui a créé les cieux, la terre et toutes les surfaces d’eau, l’omnipotent, omniprésent, omniscient. Il décida de démarrer une nouvelle ère d’émigration. Car, pour lui, la terre appartient à celui qui mérite d’être adoré. Et chaque fois qu’une terre lui était hostile, Abraham (PSL) poursuivit son chemin. Il n’était pas question de se sédentariser, mais chercher ailleurs, toujours chercher ailleurs. Et cela, jusqu’au grand rendez-vous qui est celui du triomphe du vrai sur le faux, du bien sur le mal. Une fois sur place, Ibrahim (PSL) marqua le territoire qui sera le lieu de ce rendez-vous, se situant entre les deux rives : le Nil et l’Euphrate. Dans ce Moyen-Orient, la terre des Messagers, depuis Adan, il y a la Palestine vers ce qu’on appelle aujourd’hui Nablous et Hébron. Mais arrivé sur cette terre de Palestine, Abraham (PSL) trouva une sècheresse qui frappait ces endroits depuis de nombreuses années. Il en déduisit que cette terre promise était réservée à une autre génération. En attendant, il fallait poursuivre la quête. Ainsi, il continua son périple vers l’Egypte, terre des titans. En terre égyptienne, des exégètes racontent que la beauté légendaire de Sarata avait fini par attirer l’attention du pharaon. Ce dernier tenait à la conquérir vainement. Il se retrouvait comme paralysé à chaque fois qu’il tentait de l’approcher. Le Pharaon finit par céder, aidé en cela par un songe qui lui indiqua qui était Abraham (PSL). Il prit alors le parti de concéder à Ibrahim (PSL) des terres et un troupeau. Celui –ci donna une partie de ce troupeau à son cousin Luth (PSL) qui était aussi un Messager avec une mission bien précise à accomplir. Et Luth (PSL) se dirigea Sadome où il s’établit. Un lieu où la pratique de l’homosexualité était fréquente et où l’injustice régnait en maître. Quant à Abraham, il avait à fonder une communauté de trois religions.
Ainsi, avec ses compagnons, Abraham (PSL) poursuivit son périple, s’engouffrant dans le désert. Mais le temps s’écoulait et Abraham n’avait toujours pas de descendance et ne trouvait pas encore le lieu du rendez-vous. Sarata dont la beauté émerveillée, croyait que c’était elle qui n’était pas en mesure d’enfanter. Elle décida alors d’offrir sa servante nommée Hajara (Agar) à son mari, afin de lui permettre d’avoir un enfant. Ismaël naquit d’Abraham et de Hajara. Mais, Sarata demanda à Abraham d’éloigner Hajara et son fils. Elle ne voulait considérer Hajara comme une coépouse, une rivale. Abraham (PSL) obtempéra et emmena l’enfant et sa mère dans un endroit aride où même les plantes ne pouvaient pousser. Il s’y rendait de temps à autre pour les voir. La conduite de Sarata n’avait pas ébranlé Abraham (PSL). Comme s’il avait senti que de cette décision difficile allait naître de grandes choses. En effet, Hajara, qui contemplait Ismaël (PSL) tenaillé par la soif au point de dépérir, courait un peu partout demandant de l’aide. Mais, en pleurant, Ismaël frappait le sable. Et à force de persister, une source en jaillit avec abondance. Hajara parla alors à la source. « zemzem » (calmement, calmement), lui disait-elle.
Le Prophète Abraham (PSL) avait maintenant un fils, Hajara avait réussi à sauver son enfant. Qu’adviendra-t-il maintenant de Sarata ? La cohésion était-elle envisageable dans ce contexte ?
A lire chaque vendredi…
Par Sidi Lamine NIASS
Chronique précédente, cliquez ICI