CHRONIQUE DE SIDY
Après le début de l’histoire, basée sur l’écriture avec Idriss ou Hermès et sur la hiérarchisation de la société sous-tendue par l’unité et l’unicité. Après la routine marquée par la banalisation et la transformation radicale qui chamboula tout, les institutions et les hommes qui les incarnaient étaient devenus des idoles, des divinités. Leurs traces, des lieux de pèlerinage. Le fond fut transformé en une forme. La quête de l’unicité, qui était le fondement, fut abandonnée. La constance fut également laissée en rade au profit de variantes. Et tout un système de classe sociale fut instauré, mettant en avant des féodaux qui vont en ériger les règles pour leurs propres jouissances, pour leur gloire personnelle en foulant du pied les principes et valeurs cardinales. Ainsi, des personnes et des institutions devinrent des exemples suivis. Ainsi, pour consolider leur base, les aristocrates firent appel aux plus anciens parmi les saints, aux gardiens du temple et aux modèles de la continuation des enseignements qu’Adan avait transmis et que Chissa avait clarifiés avant qu’Idriss ou Hermès ne les consolide avec une systématisation tournant au tour du sacré, de l’unicité et de l’unité. Et pour y arriver, ces aristocrates se sont appuyés sur Youd, Sûwa,Tâghût, Wadd, Yaghûth,Ya`ûq , al-`Uzzâ, Nasr, entre autres, qu’ils ont transformé en des divinités. Celles-ci étaient à l’origine des saints et des prédicateurs qui, avec le temps, ont été déifiés.
Cette situation installa une grande dérive sur terre. Il fallait renouveler pour rétablir l’ordre. Une mission qui aura besoin de temps parce que cette pratique était devenue vastement ancrée pour ne pas dire une nouvelle nature. C’est dans ce contexte que Noé ou Nüh, fit son apparition. Il appelait aux retours des valeurs, à l’adoration du seul et unique méritant cette vénération. Une mission qui va durer neuf cent cinquante ans et qui s’est répandue à tous les niveaux, de la base au sommet. Mais, Noé sera rejeté par les siens qui ne voulaient ni entendre ses sermons encore moins le voir. Loin être découragé, Noé rappelait la haute portée du pardon. La voie suivie par Adan et qui constitue la deuxième étape après la sublimation. Il prêchait dans le sens de ce pardon qui constitue une source d’abondance, de richesse et de fécondité (sourate 71, versets 1 à 4). Sa voix était fondée sur la sagesse, la raison et le rappel. Avec la promesse de récompense ou de châtiment selon le choix des uns et des autres. Dans sa mission, il ne cessait d’appeler à la réflexion autour de l’univers, du ciel, de la terre et des astres, ce système entretenu par le Créateur sans appui. La terre, avec ses montagnes, vergers, jardins, ses cours d’eau et le système qui le nourrit. Tout ceci pour asseoir les arguments nécessaires qui renvoient à l’unique, l’omnipotent et l’omniscient. Mais tout ceci n’a donné que des effets contraires, car rejetés par une classe arrogante, mystificatrice et dominatrice qui voyait son fonds de commerce menacé. Ces oppresseurs utilisaient tous les moyens de complot, de diabolisation en vue de discréditer Noé qui était, à leurs yeux, un aliéné doublé d’un terroriste ou d’un intégriste. Noé résista, en s’armant de patience, convaincu d’avoir la conscience tranquille. Croyant à sa bonne étoile et conscient de sa mission, il était assuré que la victoire allait finir par arriver. Dans l’autre camp, arrogants, despotes, ces adversaires constitués d’aristocrates lui faisaient obstacle voulant empêcher la manifestation de la vérité. Et cela pour préserver un système qui affaiblissait les autres, qu’ils exploitent sans état d’âme. Parfois, ils entrainaient le Prophète Noé dans une discussion stérile qui met en avant le côté accidentel et éphémère de la vie qui méritait d’être vécue. On lui rétorquait que s’il était l’envoyé ou le Messager de Dieu, il serait riche, roi ou ange. Il répondant, expliquant que sa mission était bénévole et qu’il ne cherchait nullement à gagner les richesses sur terre. Il insistait demandant aux uns et autres de mettre un terme à leurs pratiques blasphématoires avant qu’il ne soit trop tard. Car, estimait-il, la vie n’est qu’un vaste jardin où on tente de semer pour l’au-delà. Ajoutant qu’il n’était ni imposteur ni corrupteur. On lui conseillait d’arrêter de prêter attention aux faibles afin de venir débattre avec cette classe aristocratique en vue d’avoir la considération qui sied. Il répétait n’être qu’un être humain comme eux. Et que c’est par la clémence divine qu’il a trouvé la voie du salut et aimerait bien en faire profiter aux autres. Sa mission était volontaire, gratuite. Il précisa qu’il était hors de question qu’il rejette les faibles qui viendraient trouver refuge à ses côtés pour avoir cette clémence divine. Les aristocrates insistèrent et lui convièrent à un partage du gâteau. Il ne les écouta pas. Il laissa, au contraire, sa porte entre-ouverte aux plus démunis aspirant à la rédemption. Inflexible, il persistait, rappelant que son salut se trouve dans l’accomplissement de sa mission qu’il ne troquera pas pour des jouissances éphémères (sourate 11, verset 27 à 31). Nüh su que ces aristocrates lui préparaient un coup fatal, pour définitivement le réduire au silence, l’écarter. Devant le complot ourdi par ses détracteurs, il devait trouver refuge quelque part.
A lire chaque vendredi
Par Sidy Lamine NIASS
Chronique précédente, cliquez ICI