Le gouvernement libyen d’union nationale (GNA) accuse la France de « violation » de son territoire dans un message sur son compte Facebook. Le GNA se félicite de l’aide offerte par « les pays amis », mais estime que « rien ne justifie une intervention » sans qu’il soit informé ou sans coordination avec lui. Le GNA s’est dit « mécontent de l’annonce du gouvernement français concernant la présence française dans l’est de la Libye ». Une déclaration qui fait suite à l’annonce mercredi par les autorités françaises de la mort de trois militaires français dans des circonstances peu claires lors d’une mission en Libye, confirmant pour la première fois la présence de soldats français dans ce pays.
Manifestation contre l’« ingérence occidentale » à Benghazi
Autres réactions hostiles à la présence française dans le pays, des centaines de personnes ont manifesté mercredi dans plusieurs villes de Libye pour protester contre la présence militaire française. Une manifestation a notamment eu lieu sur la place des Martyrs à Benghazi pour réclamer la fin de l’« ingérence occidentale » à l’appel de l’ex-mufti de Tripoli, Sadiq al-Ghariani. Cet homme appartenant à la mouvance Frères musulmans est très influent en Libye. Pour lui, la mort de trois Français est « la preuve matérielle que des forces françaises combattent (…) à Benghazi ». Il appelle donc à la démission du gouvernement et même à faire la guerre à la France. Sadiq al-Ghariani est considéré comme le chef spirituel des Brigades de défense de Benghazi. C’est à son appel que ces brigades, composés d’islamistes et d’ex-révolutionnaires, ont commencé leur marche sur Benghazi. Ces brigades cherchent à reprendre la ville aux forces du général Khalifa Haftar, et des combats féroces se poursuivent entre eux depuis le mois de juin. Elles ont sous leur domination plusieurs localités en banlieue ouest de Benghazi où elles possèdent des sympathisants parmi la population.
Rfi