Une trentaine de bactéries, virus et autres parasites se transmettent sexuellement, y compris lors des pratiques uro-génitales (fellation, cunnilingus, anulingus). Ces infections sexuellement transmissibles (IST) sont en recrudescence et touchent chaque année 350 millions de personnes dans le monde. Comme elles peuvent se développer sans qu’il y ait de symptôme clairement identifiable, cela favorise leur transmission.
L’herpès génital
Le premier contact entre le virus et l’organisme (appelé primo infection) se produit lors d’un rapport sexuel. Si le contact génital est le principal mode de contamination, il n’est pas le seul. On peut aussi être contaminé par le virus de l’herpès lors d’un contact uro-génital. La sexualité orale favorise l’inversion de la localisation des virus, créant des infections qui se manifestent par des vésicules qui rompent et laissent des ulcérations douloureuses. Le traitement par antiviraux permet la régression des lésions mais le virus reste à l’état latent dans les ganglions et les récidives (appelées poussées d’herpès) peuvent être fréquentes. Pendant ces poussées, le risque de contagieux est maximal. En période de crise d’herpès, l’abstinence reste la meilleure des protections.
La syphilis
Alors qu’elle avait quasiment disparu au début des années 2000, la maladie fait son grand retour, notamment chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. 15% des contaminations proviennent du sexe oral. La lésion apparaît environ 3 semaines après la relation sexuelle au niveau de la muqueuse buccale (lèvres, bouche, gorge). Elle peut disparaître spontanément même en l’absence de traitement mais on continue à être porteur de la syphilis et donc à être contagieux. Un simple traitement par antibiotiques permet de traiter la maladie mais encore faut-il en faire le diagnostic.
Le préservatif ou le carré de latex sont les seules protections pour les pénétrations et le sexe oral.
La chlamydia
Il s’agit de l’IST bactérienne la plus fréquente. La chlamydia peut se transmettre par les rapports sexuels via l’échange de liquides biologiques au contact des muqueuses génitales, orales ou anales, ce qui veut dire que la chlamydia est transmise principalement par la pénétration vaginale ou anale, non protégée et/ou par le sexe oral (fellation). Mais elle est très rarement transmise par cunnilingus.
La chlamydiose se soigne très bien par antibiotiques mais le(s) partenaire(s) doit être traités en même temps pour éviter la réinfection.
Les gonorrhées
On assiste à leur augmentation depuis 10 ans avec environ 15 000 cas diagnostiqués en 2014, en particulier chez les hommes. La gonorrhée est transmise principalement par la pénétration vaginale ou anale non protégée, et par le sexe oral, surtout par la fellation (elle est rarement transmise par cunnilingus). Le traitement par antibiotiques est efficace, même si certaines résistances commencent à apparaître.
Le VIH
Le sexe oral est à faible risque pour la transmission du VIH car sans sperme, seul un petit nombre de virus arrive dans la bouche et la muqueuse buccale constitue une protection suffisante contre ces virus. Pour éviter toute contamination, il ne faut surtout pas laisser pénétrer dans la bouche (ou avaler) de sperme ou de sang (menstruel). Donc utiliser des préservatifs ou des digues dentaires (carrés de latex) lors des rapports bucco-génitaux.
Le papillomavirus humain
Il existe plus de 150 types de papillomavirus humains (VPH) parmi lesquels les VPH 16 et 18, qui peuvent provoquer un cancer au niveau du col de l’utérus ou de l’oropharynx. Pour les scientifiques, le développement des cancers oraux dus au VPH semble corrélé au développement des pratiques de sexe oral.
Les conseils de l’Association dentaire française
- Attention à la présence d’une blessure dans la bouche ou d’une inflammation muco-gingivale qui favorisent la transmission des IST.
- Eviter le brossage des dents et l’utilisation de fil dentaire une heure avant et une heure après le rapport bucco-génital.
- Ne pas garder le sperme dans la bouche en cas de fellation.
TOP SANTE