Invité de l’émission Grand Jury de ce dimanche 10 Juillet, Me Ousmane SEYE a surpris plus d’un. Interpellé sur l’affaire du pseudo protocole de Rebeuss, il a, contrairement à ses précédentes sorties, affirmé cette fois-ci, que ce protocole existe même s’il change de mot en parlant «d’engagement».
Mais le plus aberrant dans cette histoire, c’est l’incroyable décalage entre les propos de 2013 de Me Ousmane SEYE et ceux de 2016 dans la même émission et sur la même bande Fm. Attitude digne d’une girouette.
En effet, je rappelle qu’invité dans cette émission le dimanche 17 mars 2013,l’avocat transhumant incontestable et incontesté, ancien pourfendeur du président SALL et actuel laudateur de ce dernier, avait fait savoir que « Wade et Idrissa SECK, avaient un problème politique » et qu’il avait rencontré plusieurs fois, Idrissa SECK durant son séjour en prison et que « la démarche n’était pas de faire passer un deal , mais de sauver la République car le différend n’avait aucun lien juridique pour maintenir Idrissa SECK en prison et que le but de cet engagement était de tenter une médiation afin d’éviter une instrumentalisation de la justice à des fins de règlements de comptes politiques ».
Poursuivant, l’avocat fait savoir que «tout a été fait dans les règles de l’éthique, de la morale et de la déontologie recommandées par son métier d’avocat » non sans terminer par faire savoir que « le protocole de Rebeuss en réalité n’existe pas, c’est une création de la presse ».
Dès lors à quel Me SEYE se fier ? Celui de 2013 ou le transhumant de 2016 ? Cependant, une telle attitude de sa part ne surprend personne car tous les moyens sont aujourd’hui bons pour le transhumant qu’il est, de se faire remarquer par le Président SALL et surtout entrer dans ses bonnes grâces quitte à renier ses principes, ou se dédire.
Par contre, au-delà de cet aspect, si ces propos quoique mensongers tenaient la route, quelle règle déontologique ou base juridique autoriserait un notaire, un avocat, ou un Etat à négocier directement avec un détenu sur le dos du Procureur de la République et de ses avocats, sachant que le dossier est transmis à une commission d’instruction qui a seule autorité sur ce dernier en vertu du mandat de dépôt qu’elle a elle-même décerné ?
Et pire comment on peut, pour un professionnel du droit revendiquer publiquement de tels actes qui sont en parfaite violation de la loi ? C’est inquiétant.
A la place des clients de Me Ousmane SEYE je me poserai sérieusement des questions par rapport à la crédibilité même de cet avocat indigne de confiance et prêt même à violer son serment pour arriver à ses fins.
Cependant, vu le timing et le contexte, cette affaire dépoussiérée s’apparente beaucoup plus à de la diversion, à un contre feu qu’autre chose. L’objectif, c’est de nous faire oublier ce deal international exécuté par son nouveau mentor politique et bienfaiteur et sur ordre du Qatar, mais cela ne passera pas. En attendant cher Me, sachez que votre sortie de ce matin et vos acrobaties verbales ne vous honorent pas du tout, encore moins, votre corporation. Mais retenez que « la considération n’est pas la réputation, encore moins la célébrité, l’illustration ou la gloire ; elle ne s’attache pas au savoir-faire, et ne suit pas toujours le talent ou le génie. Elle est la récompense accordée à la CONSTANCE dans le devoir, à la PROBITÉ de la conduite ».
L’histoire retiendra !
Amadou Sylla DIOP Rewmi Dakar