Des milliers d’entre eux, entrés illégalement sur le territoire allemand, n’ont aucune chance d’obtenir un titre de séjour. Ils vivent de petits boulots ou de larcins et n’ont pas de mots assez durs sur l’état de l’Algérie. Un journaliste algérien a pu rencontrer ces jeunes.
Notre périple germanique commence à Cologne, sur les traces des harraga [migrants clandestins], des jeunes, pour la plupart dans la fleur de l’âge. Certains sont contraints de vivre dans la clandestinité, d’autres de tenter de rallier d’autres cieux peut-être un peu plus cléments afin d’échapper au “goulag” allemand, qui fut pourtant, il n’y a pas si longtemps, leur destination privilégiée, leur éden sur terre. Devenu subitement un pays de transit. Une plaque tournante des harragas de tout bord. “Ici, les Allemands n’ont d’yeux que pour les Syriens.”
Ils se débrouillent comme ils peuvent pour subvenir à leurs besoins et vivent d’expédients. Ils ont à eux seuls créé un univers avec ses codes, son propre langage. Sans la moindre gêne, ils me font le récit de leur quotidien peu orthodoxe, fait de larcins, vols à la tire, pillages de magasins, agression et enfin prostitution pour d’autres.
Un cliché que je vois défiler devant mes yeux, un drame qui, à lui seul, résume la faillite d’un Etat, d’un système de gouvernance, de l’échelle des valeurs et qui illustre parfaitement l’état de déliquescence dans lequel baigne l’Algérie. Cette Algérie qui n’arrive plus à retenir sa jeunesse. Cette Algérie qui n’a plus rien à leur offrir, pour paraphraser un connaisseur du pays.
Farid, 26 ans, originaire de Bouira [sud-est d’Alger], était à Cologne la nuit du réveillon. Rencontré au quartier Oberbilk à Düsseldorf, une ville de l’ouest de l’Allemagne, à environ une heure de Cologne, réfute la thèse de la police allemande : “Les Allemands ont exagéré les incidents. C’est vrai, ce soir-là, des jeunes Maghrébins, saouls, ont tenté de tripoter des filles, mais à aucun moment ils n’ont essayé de les violer.”
C’est ainsi que la traque aux migrants clandestins d’origine maghrébine a commencé. “Nous avons passé des moments difficiles. La chasse menée par la police allemande a été violente et exagérée, nous avons fui Cologne comme des malfrats, certains ont pu prendre le train, d’autres ont fait le chemin à pied jusqu’à Düsseldorf”, raconte Farid. Ici, il a trouvé refuge chez des compatriotes.
Oberblink est appelée communément par les Allemands le “Petit Maghreb”, un vieux quartier habité par des Maghrébins, installés là depuis la Seconde Guerre mondiale ; une deuxième vague de migrants est venue de France chercher du travail, après la fermeture des mines de charbon.
Farid m’invite gentiment à visiter son logis, un grenier aménagé en studio, loué chez une vieille dame à 150 euros par mois (18 000 dinars algériens, DA), qu’il partage avec trois de ses copains de ghorba [exil]. “Je travaille chez un Marocain, je commence à 6 heures et je termine vers 11 heures. J’épluche les pommes de terre et je gagne 15 euros par jour.” Parmi les harraga, comme Farid, ils sont rares à vouloir vraiment travailler. Lorsqu’il rentre à midi, ses copains dorment toujours. “Mon frère, ma journée commence à 16 heures, aux heures de pointe, la journée, il n’y a rien à gratter”, me lance, le sourire en coin, Kader, 23 ans, de Chlef [à 200 kilomètres au sud-ouest d’Alger], allusion faite au vol à la tire dans les stations de train.
Prendre tous les risques
La journée commence par une séance de relooking. “A Chaque jour son look et comme c’est jour de semaine, le mode intello est donc recommandé”, explique-t-il en exhibant son dressing, empli de vêtements de grande marque. Ce jeune homme frêle, au visage marqué par des années d’errance, croit en son astuce pour déjouer la vigilance des policiers et de ses victimes.
Alors qu’il n’avait que 20 ans, il quitte l’Algérie après un bref séjour dans une maison d’arrêt pour vol et agression. “J’ai quitté la demeure familiale à l’âge de 15 ans pour aller travailler au marché de gros de Rovigo [le plus grand marché de fruits et légumes d’Algérie, situé à 60 kilomètres d’Alger.] Avec mes amis, on dormait dans des tentes de fortune, on gagnait à peine 500 DA par jour [4 euros] et on ne pouvait pas prendre des chambres dans les dortoirs avoisinants ?” Une expérience qui l’a durci et l’a amené à prendre tous les risques.
Vol de portables et autres gadgets
Loin de ses parents, Kader sombre dans la délinquance. “Je ne pouvais pas continuer à vivre avec 500 DA par jour et dormir à même le sol, j’ai fait la connaissance d’un dealer et j’ai commencé à vendre la zetla [résine de cannabis, haschich] et à agresser les gens à Baraki [banlieue sud-est d’Alger]. D’ailleurs, j’ai amassé une petite fortune avec laquelle je me suis payé le voyage en Europe”, dit-il fièrement, avant d’être interrompu par son ami Djalil, visiblement pressé : “On n’a pas le temps pour les histoires, frères, c’est l’heure d’aller travailler.”
Djalil s’est spécialisé uniquement dans le vol de portables et autres gadgets, de préférence des iPhone. “Je les envoie au bled”, révèle-t-il. En effet, avec la complicité d’un Algérien installé à Düsseldorf, il a monté tout un business. “Je me charge de les voler, lui, il les débloque, il efface le iCloud et les achemine par cabas au bled. Il connaît des gens à l’aéroport de Chlef”, confie Djalil. Un trafic qui peut lui rapporter jusqu’à 500 euros lors des grosses prises.
Je lui vends le iPhone selon la gamme, de 50 à 100 euros, là, j’en ai deux, il m’en faut au moins quatre autres, des iPhone 6. J’ai besoin de tunes, je dois quitter l’Allemagne, il ne fait plus bon vivre ici. Pour cela, il me faut de vrais faux papiers d’identité. Ma prochaine destination, l’Espagne, normal, c’est l’été.”
Face aux vols signalés, ajoutés aux agressions de Cologne, la police allemande accentue les descentes et les patrouilles, notamment autour des gares. Et comme un malheur ne survient jamais seul, voilà que les attentats du 22 mars de Bruxelles, après ceux du 13 novembre 2015 à Paris, viennent compliquer davantage la situation des migrants clandestins algériens.
L’étau se resserre autour d’eux et il devient ainsi difficile de circuler dans l’espace Schengen, car le rétablissement momentané des contrôles aux frontières soumet les voyageurs à un contrôle systématique de l’identité. Il devient ainsi difficile de quitter l’Allemagne, ce qui oblige les harraga à la mobilité constante et à changer de ville autant de fois qu’il le faut et à la moindre alerte. Pour Ayad, 25 ans, de Médéa [à 80 kilomètres au sud-ouest d’Alger], rencontré dans un train à destination de Dortmund :
Ce n’est plus comme avant, on ne peut plus circuler librement, la police guette nos faits et gestes et procède parfois à des contrôles d’identité, certains sont arrêtés et mis en prison, d’autres dans des centres de rétention.”
En spécialiste, il me livre les ficelles pour échapper aux contrôles : “Ne prends jamais le ICE (train à grande vitesse), le contrôle est systématique et ils sont accompagnés de policiers en civil, le RE (train de banlieue et intervilles) est le meilleur moyen pour le déplacement.”
Après trente minutes de trajet, nous descendons à Essen, une petite ville ouvrière du nord-ouest de l’Allemagne, à côté de Duisburg, quelques kilomètres plus loin, elle constitue une ville de repli pour les harraga. “Quand ça va mal à Dortmund, on vient se cacher ici, il n’y a pas de patrouille de police.” Ayad et ses amis ont élu domicile dans un immeuble qui s’est mué impunément en squat. Du bruit, des odeurs s’en dégagent, pourtant “il y a de l’eau et de l’électricité, mais les canalisations sont bouchées”. En guide, il me fait visiter les lieux mais m’interdit de photographier.
Si mes amis se rendent compte que tu es journaliste, tu passeras un sale quart d’heure. Juste après les supposées agressions sexuelles de Cologne, ils avaient permis à des photographes et des journalistes de filmer leur squat. On ne savait pas que la police recherchait de l’Algérien. Le lendemain, la police a débarqué, depuis ils font très attention et se méfient des journalistes, source de leurs malheurs.”
En face de l’immeuble, les riverains, des Turcs, se sont organisés et ont vu dans ce bâtiment une aubaine pour faire payer nos harraga. En contrepartie de leur silence, ils doivent s’acquitter d’un “loyer”, 100 euros par personne. “Nous n’avons pas d’autre solution, soit on paye, ou bien ils nous dénoncent à la police, disons qu’on paye une fidya [compensation], pourtant ils sont musulmans comme nous !” déplore Ayad. Vite, la donne a changé, les deux parties ont convenu d’un pacte “gagnant-gagnant”. “On continue certes à acheter leur silence avec le loyer, mais on arrive à écouler notre marchandise, ce sont de bons commerçants, ils sont friands de produits de luxe bon marché”, explique Ayad, l’air amusé.
Pour remplir les Caddie, Ayad et ses copains n’hésitent pas à se servir dans la grande surface du coin. “Certains articles sont munis de macarons ou filaments antivol et là nous avons nos propres astuces pour nous en débarrasser. On paye tout de même quelques produits pour déjouer l’attention des vigiles, mais on se fait rembourser à notre manière”, rigole-t-il. Allusion faite aux shampoings et autres produits cosmétiques qu’ils revendent par la suite aux Turcs. “On ne perd jamais, chaque euro a sa valeur”, tient-il à préciser.
A la nuit tombée, ils se retrouvent tous au squat. Chacun exhibe sa marchandise et ils font même du troc. “Quand une chose te plaît, tu l’évalues et tu l’échanges, et si tu n’as rien entre les mains, tu l’achètes comme tout le monde à un prix avantageux, bien sûr”, indique-t-il. Devant tant de précisions, Amine, un des camarades de fortune d’Ayad, se montre méfiant et lâche : “Wech (quoi), tu es de la police ? Tu poses trop de questions kho [abréviation pour frère]”, avant de poursuivre entre deux tafs de haschich : “Tu dois payer comme les autres, tu me passes l’argent !” La cueillette n’était pas bonne pour lui ce jour-là.
“L’Europe ce n’est plus comme avant mon frère”
“Faut pas l’écouter, il ne sait pas ce qu’il fait, il est complètement shooté. Il est temps de partir, il risque de devenir dangereux sous l’effet de la drogue, il a déjà agressé quelqu’un, ici, au couteau”, me prévient-il. Je quitte ce squat et je reprends mon chemin pour Dortmund. La gare est à dix minutes à pied. Sur place, je croise un autre harrag, reconnaissable à son accoutrement et à ses gesticulations bien algériennes. Mourad, 28 ans, un grand gaillard de Dergana [banlieue est d’Alger], balafre sur la joue, peut s’avérer très dangereux.
Tonnant des gros mots de sa voix rauque, il ne cesse de menacer les réfugiés africains et d’autres nationalités. “Je ne les supporte plus, ils sont privilégiés, à cause d’eux bientôt pas d’asile pour nous ici en Europe.” Malgré son tempérament de voyou, Mourad semble au fait de l’actualité, contrairement à ses compatriotes, complètement perdus, qu’il n’hésite d’ailleurs pas à descendre en flammes : “Ils sont comme les autres, ces petits anouche (chichis), ils se comportent mal, ils volent devant tout le monde. A cause de leurs agissements, la police, comme d’ailleurs les commerçants, ont durci les contrôles. L’Europe ce n’est plus comme avant mon frère, ils ont tout bousillé”, fulmine le grand gaillard du haut de ses huit ans passés en clandestin en Europe.
Mourad a passé lui aussi une sale journée. Dans le train qui mène de Essen à Duisburg, une petite ville paisible sur le chemin de Dortmund, il se plaint de tout, de ses échecs comme de ses succès :
C’est l’Algérie qui nous a menés à cela mon frère, pourtant nous avons un pays beau et riche, mais les gouvernants sont voraces, ils ont tout volé et ils ne veulent toujours pas quitter le pouvoir. Les jeunes comme moi sont devenus déjà vieux et ne voient toujours rien venir. Et ils ne verront rien ! J’aurais souhaité retourner au bled, revoir ma famille, mes amis. Hélas, je ne peux pas, il n’y a pas d’avenir, pas de travail, il n’y a rien. Je sais que si je rentre au pays, je vais certainement commettre un crime !”
Arrivés à Dortmund Hauptbahnhof (gare centrale), on se sent presque au bled malgré la présence policière renforcée. Les harraga algériens ne se font pas discrets, tant s’en faut. La raison est simple : la ville de Dortmund abrite l’un des plus importants bureaux d’accueil des réfugiés après celui de Hambourg. Ici, on vient chercher l’ausweis (laissez-passer) et le taschengeld (aide mensuelle de 140 euros, attribuée par le gouvernement allemand aux réfugiés). Les harraga algériens, arrivés dans les bagages des migrants syriens, seraient environ 1 000 recensés jusqu’ici, selon un agent du bureau des réfugiés.
“Ceux dont nous avons pu vérifier l’identité, nous savons qu’ils sont nombreux à nous arnaquer, notamment les Nord-Africains. Nous avons alors décidé de soumettre tous les réfugiés à des entretiens et des prélèvements biométriques pour continuer à recevoir l’aide et les placer dans des centres d’accueil”, nous renseigne-t-il. Car, auparavant, dans la foulée du flux des migrants syriens, les Maghrébins, à leur tête les Algériens, s’enregistraient dans plusieurs centres d’accueil sous de fausses identités et percevaient plusieurs taschengeld.
Rattrapé par la réalité
Halim, un Algérois, la silhouette rachitique, fait partie de ces fraudeurs. Il a 23 ans. Licencié en sciences économiques de l’université de Dély Ibrahim [première université algérienne, fondée en 1909 à Alger]. Il a quitté l’Algérie l’été dernier, profitant de la vague des migrants et du chaos qui s’est installé aux frontières de l’Europe.
“Ça ne sert à rien de faire des études en Algérie. Ma licence ne vaut rien, en plus de cela, il n’y a pas de travail. Entre nous, il n’y a pas d’avenir au bled. J’ai décidé alors de demander un visa pour la Turquie et de rejoindre l’Allemagne. On nous racontait que les Allemands délivraient les papiers facilement et qu’il suffisait seulement de faire la demande d’asile”, raconte-t-il.
Il est vite rattrapé par la réalité du terrain : “Ici, l’asile c’est pas pour tout le monde, seuls les Syriens ont des privilèges et quelques nationalités africaines ont un accès facile à l’asile. Nous autres Maghrébins sommes facilement reconnaissables et détestables, car la plupart des traducteurs sont soit irakiens, libanais ou syriens et je peux vous dire qu’ils ne nous portent pas dans leur cœur, ils nous dénoncent dès qu’ils se rendent compte de notre identité.” Halim continue tout de même à percevoir deux aides par mois, une à Dortmund et l’autre à Hambourg.
Cela me fait 300 euros par mois, c’est insuffisant pour survivre, je me débrouille comme je peux. Avant, je percevais presque 1 000 euros par mois. Au départ, je m’étais inscrit dans sept centres d’accueil, mais depuis l’instauration de l’ausweis, les choses ont changé.” Ce qui le contraint à opter pour une autre destination : la Norvège. Et ils sont nombreux à vouloir coûte que coûte gagner soit la Suède, soit la Norvège.“Les conditions d’accueil sont meilleures qu’ici et ils nous offrent 450 euros par mois, ce qui est l’équivalent du chômage en France, en plus de l’hébergement et de la nourriture. Il paraît que les procédures d’octroi de l’asile sont meilleures qu’ailleurs et plus rapides.”
Farid a déjà tracé sa route, il embarquera ce soir à destination de Copenhague, au Danemark. “Inch’Allah, dans deux jours je suis à Oslo, quelqu’un m’attend là-bas si tout va bien.” Dortmund constitue aussi un passage obligé pour les harragas, munis ou pas d’une carte de réfugié provisoire.
La vigilance des contrôleurs
“D’ici, vous pouvez partir là où vous voulez !” nous informe un harrag. En effet, la gare centrale de Dortmund dessert toutes les villes d’Europe, par train ou par bus, chacun selon sa bourse. Devant les bornes libre-service et face aux panneaux d’affichage des horaires, nos harraga défilent, se renseignent sur les heures de départ des trains à destination d’autres pays, le numéro du quai de stationnement du train visé.
En groupe, ils montent la garde pour déjouer la vigilance des contrôleurs. En parfait connaisseur, Halim nous explique : “Il y a certains trains ayant des horaires improbables qui partent sans qu’on effectue de contrôle d’identité, surtout ceux qui partent directement sans marquer d’escale, c’est ceux-là qui nous intéressent. Donc à la moindre faille, faut sauter dans le wagon sans réfléchir. Seul problème, le contrôle peut se faire à l’arrivée. Dans ce cas, vous êtes systématiquement renvoyé dans le premier train à destination de votre ville de départ.”
Selon les harraga, après les attentats de Bruxelles, les déplacements sont devenus difficiles, voire risqués, car les agents chargés du contrôle des documents sont désormais accompagnés d’agents de police qui veillent au grain. “D’abord, c’est pour des raisons de sécurité : le risque d’attentat étant élevé et les personnes recherchées par Europol pour leur implication dans les attentats, que ce soit ceux de Paris ou de Bruxelles, empruntent souvent le même chemin que les migrants. Viennent ensuite les plaintes des compagnies de transport, qui ne peuvent plus supporter les frais de rapatriement en cas d’expulsion”, renseigne un agent de la police de Dortmund.
A quelques encablures de la gare, une agence de voyages propose ses services et conseille même les harraga sur les destinations qui ne comportent pas de risque d’expulsion. Ali, la trentaine, est originaire de Béjaïa [commune côtière située en Kabylie]. Lui est arrivé ici en empruntant le nouveau chemin des harraga : la Russie. Il tient à me faire part de ses pérégrinations baltes.
“Nous étions quatre à tenter d’atteindre l’Europe au départ de la Russie, où les filières des passeurs de migrants pullulent, malheureusement, mes amis ont été arrêtés en Finlande. Moi j’ai continué mon chemin sans me retourner. Comme je ne connaissais pas les pays Baltes, la Lituanie et les autres, j’ai galéré et la police là-bas n’est pas du tout tendre avec les migrants. J’aurais dû partir en Suède à partir de la Finlande. Mais comme ma destination était la France, j’ai pris le chemin le plus court, qui s’est avéré risqué et très coûteux.”
Il ne quitte pas les bus de l’œil, il compte prendre le premier autocar pour la France. “Je constate qu’aujourd’hui il n’y a pas beaucoup de contrôles.” A défaut, Ali, visiblement éreinté par son long périple et son lot d’aventures, décide de se rapprocher un peu plus des frontières françaises. “Je prends le train pour Mayence, puis je continuerai à pied s’il le faut jusqu’à Metz, où ma tante m’attend avec impatience…”
Zouheir Aït Mouhoub (El Watan)