C’est avec une écrasante majorité que les députés ont voté le projet de loi institution le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT). Un Sénat dévalorisé, un «petit Sénat» pour reprendre les propos du député Mamadou Lamine DIALLO. Le leader du mouvement Tekki, bien que membre de la mouvance présidentielle, a voté contre cette institution destinée à satisfaire une clientèle politique. Selon lui. «C’est un organe de plus pour caser les non encore nommés de l’Apr». «Djibo Ka disait que le Sénat était un réfectoire pour les vieux socialistes, mais ce Sénat bis est un réfectoire pour les partisans de Macky SALL», raille Elène Tine pourtant député de la mouvance présidentielle. «Ce Sénat n’a pas sa raison d’être. Il a été institué juste pour caser un allié qu’il n’a pas encore récompensé et une clientèle politique. Le peuple n’en a pas besoin, Macky SALL a trahi le peuple», déclare la députée du Pds Fatou Thiam.
Mamadou Lamine Diallo affirme que le Hcct est un organe consultatif qui fait un rapport annuel au président de la République. Mais ce qui l’ulcère le plus, c’est le fait que le chef de l’Etat nomme le président et 70 conseillers. Car d’après lui, cela va créer une instabilité institutionnelle. «Le président du HCCT est nommé par décret, qu’est-ce que ça veut dire. Et au nom de quoi le président doit aussi nommer 70 conseillers», s’indigne le député qui juge le HCCT «inutile et budgétivore».
Même le député socialiste Maguette Diokh, très proche d’Ousmane Tanor Dieng plaide pour que le président de l’institution soit élu par ses pairs. Cela, dit-il, pour donner plus de crédibilité à cette institution. «Compte tenu de l’importance des missions du HCCT, il serait préférable que son président soit élu», dit-il. Le HCCT comprend 150 membres, dont 80 sont élus par les élus locaux et 70 autres désignés par le président de la République. Pour être éligible, il faut être âgé de 25 ans. Sauf changement de dernière minute, c’est Ousmane Tanor Dieng, le secrétaire du Ps, qui devrait occuper le poste de président. Une manière pour le président Macky Sall de le récompenser pour sa fidélité et sa loyauté. Moustapha Niasse, rival de Tanor et allié de Macky SALL trône déjà à la présidence de l’Assemblée nationale. Mais pour beaucoup d’observateurs, ces postes sont une manière pour le chef de l’Apr de pouvoir les manipuler.
WALF