La concession de la licence 4G à la Sonatel, pour ne pas dire à Orange, par l’Etat du Sénégal commence à faire réagir. Les professionnels du secteur ainsi que de nombreux usagers ont dénoncé une nouvelle supercherie fait au détriment du peuple sénégalais et au profit de la France. Une accusation portée, sans ambages, par président de l’Association sénégalaise des utilisateurs des TIC (ASUTIC) qui estime que le régime de Macky SALL, en parafant cette convention, « roule pour l’intérêt des Français ». Etayant ses propos, Ndiaga GUEYE analyse la transaction. «Pour évaluer les intérêts français on fait appel à un cabinet français. On se pose des questions. Comment l’ARTP, qui dispose des ressources à l’interne, peut évaluer une licence de téléphonie globale en faisant appel à un cabinet étranger. Pourquoi on nous amène un cabinet français pour évaluer les intérêts français au Sénégal qui est de 68 milliards », s’est interrogé Ndiaga GUEYE.
Poursuivant, le syndicaliste juge qu’en acceptant de céder la 4G contre cette modique somme, l’Etat du Sénégal ne fait pas seulement preuve d’un manque d’ambitions, il démontre aussi qu’il est toujours sous le joug de la France. « Aujourd’hui, nous avons assisté à l’officialisation du bradage du renouvellement de la licence de la Sonatel » a-t-il réagi. Avant de rappeler : «En 2007, Expresso a payé 200 millions de dollars pour avoir sa licence. En 1997, France Telecom avait payé environ 70 milliards de FCFA. Aujourd’hui, on nous dit que cette licence vaut 68 milliards de FCFA. On achète il y a 20 ans à 70 milliards, 20 ans après vous achetez à 68 milliards. Nous pensons que cette licence a été sous-évaluée. Cette licence comme d’habitude a été bradée. Et ce n’est pas nouveau. En 2012 déjà, l’Etat avait bradé une licence à 53 milliards de FCFA à Tigo. Les autorités sont toujours dans une logique de bradage de ce pays».
Ne s’arrêtant pas en si bon chemin le président de l’Association sénégalaise des utilisateurs des TIC dénonce : «Les consommateurs sénégalais sont totalement oubliés. L’Etat ne met jamais en place des conditions pour que la population accède à ces outils Tic à des prix abordables. Les opérateurs qui gagnent des centaines de milliards en bénéfice, l’Etat qui encaisse des milliards par taxes et impôts».
Le Directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), Abdou Karim SALL, a tenu un point de presse ce mardi pour révéler que : «La Sonatel a acquis la 4G dans ces conditions en payant 32 milliards FCFA pour obtenir 20 mégas dont 10 dans la bande 1800 et 10 dans la bande 800, avec l’obligation de débuter la commercialisation dans 2 mois au plus tard à compter de la date d’assignation des fréquences».
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