Près de 33.000 Français ont donné des organes ou des tissus de leur vivant en 2015. Mais il y a encore beaucoup à faire, selon l’Agence de la Biomédecine, qui organise une campagne de communication (“dons d’organes, nous sommes tous concernés”) à l’occasion de la Journée nationale du don d’organes et de tissus. En effet, encore 21.000 personnes sont en attente d’une greffe, une liste qui a doublé en vingt ans. Pour les dons post-mortem, le consentement est présumé : si vous n’indiquez pas que vous êtes contre de votre vivant, les médecins peuvent prélever des organes après votre mort. Mais comment cela se passe-t-il de votre vivant ?
Organes : qui peut donner quoi ? De son vivant, une personne peut donner un rein, un lobe hépatique (une partie du foie) ou un lobe pulmonaire (une partie du poumon). Le donneur peut être:
– Un membre de la famille du receveur : père, mère, frère, sœur, fils, fille, grands-parents, oncles, tantes, cousins germains.
– Le conjoint du receveur, le conjoint de son père ou de sa mère et toute personne apportant la preuve d’une vie commune d’au moins deux ans avec le receveur
– Depuis 2011, peut également donner une personne ayant un lien “affectif étroit et stable depuis au moins deux ans avec le receveur”
Pour donner, il faut manifester sa volonté de le faire. Mais encore faut-il être au courant que l’on entre dans la catégorie potentielle des donneurs ! Selon l’Agence de la Biomédecine, seuls 7% des Français connaissent la réglementation. Si vous entrez dans l’une des catégories citées plus haut, que vous acceptez de donner et que vous avez un proche en attente d’une greffe, exprimez-vous !
Pour donner, il faut contacter l’hôpital, qui procèdera à des examens médicaux. Mais vous devez aussi vous mettre en relation avec le tribunal de grande instance le plus proche, pour exprimer votre consentement auprès de la Justice et lui prouver que votre démarche est libre. “Le prélèvement est finalement autorisé par un comité d’experts indépendants qui reçoit le donneur au terme de la procédure d’évaluation médicale”, peut-on lire sur le site du CHU-Toulouse. Il s’agit, en effet, de vérifier que l’organe est bien compatible avec le patient.
Moelle osseuse, tissus : qui peut donner quoi ? L’essentiel des dons vivants concerne les cellules souches hématopoïétiques, que l’on trouve notamment dans la moelle osseuse. Pas besoin d’être un proche du patient pour donner : il suffit de s’inscrire sur un registre, d’avoir un groupe sanguin et un “groupage tissulaire” compatibles avec celui d’un receveur, de subir des examens cliniques et biologiques et psychologiques.
Une personne de son vivant peut également donner des tissus. Mais le don de tissu ne peut se faire que lors d’une opération chirurgicale déjà prévue (le don de tête du fémur, par exemple, servant à soigner de nombreux handicaps) ou après un accouchement : le don de membranes amniotiques, par exemple, prélevées sur le placenta, peut sauver des yeux agressés par des virus, des maladies chroniques ou une projection de produits chimiques. Si vous avez envie de donner, n’hésitez pas à le signaler à votre médecin avant une opération ou avant votre accouchement.
Europe1