C’est la boîte noire du cockpit qui a été retrouvée à trois mille mètres de profondeur et à près de 300 km au nord des côtes égyptiennes, rapporte notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti. L’enregistreur audio de la cabine de pilotage qui était endommagé a été remonté en plusieurs morceaux par le sous-marin robot du John Lethbridge de la compagnie française Deep Ocean Search. La commission d’enquête composée principalement d’experts égyptiens et français a précisé que l’unité de mémoire de l’enregistreur, la partie la plus importante, a été repêchée et acheminée vers Alexandrie. Elle pourrait permettre de comprendre pourquoi le vol MS84 a subitement disparu des écrans radars et s’est abimé en mer, après avoir effectué un virage brutal à 90 degrés sur sa gauche et une vrille de 360 degrés à droite. L’analyse de la mémoire, si elle est intacte, devrait permettre de disposer de l’enregistrement audio de ce qui se disait et s’entendait dans la cabine de pilotage et éventuellement déterminer s’il s’agit d’un accident ou d’un acte terroriste. «Cockpit Voice Recorder (CVR) va vous donner exactement la teneur des conversations qu’ont eues les pilotes, explique à RFI Jean-François Dupront, commandant de bord et porte-parole du syndicat national des pilotes de ligne SNPL Air France, … s’il y a eu des pannes déclenchées par des systèmes de l’avion, les pilotes vont demander des check listes dans leurs conversations, c’est-à-dire des actions effectuées par rapport à cette panne. Quand il y a une panne, il y a des alarmes auditives -des signaux d’alarme qui vont retentir dans l’avion- et on va les entendre sur l’enregistreur de conversation du cockpit ».
Dans quel état est la boîte noire ?
La boîte noire peut être décryptée rapidement comme ce fut le cas lors de l’accident de la German Wings rappelle Jean-François Dupront. Le lendemain de sa découverte, les données de la boîte avaient été décryptées. Encore faut-il que l’appareil ne soit pas trop endommagé par un long séjour dans l’eau, même si «le Bureau Enquêtes et Analyses (BEA) a des capacités importantes pour décrypter les boîtes même quand elles sont très abîmées ». .La boîte noire peut résister à de fortes pressions sous l’eau et jusqu’à 1000° en température, précise le pilote. La seconde boîte noire, celle qui enregistre les paramètres de vol n’a pas été repêchée. Elle devrait se situer près de l’endroit où l’on a retrouvé la première boîte noire. Mais le temps presse car, dans quelques jours, la boîte cessera d’émettre les signaux qui permettent de la localiser.
RFI