Brouille entre les autorités municipales et les travailleurs des postes de santé de Ziguinchor. Cette détérioration des relations s’est traduite, hier, par un sit-in des agents de santé qui ont perturbé le fonctionnement de ces structures sanitaires de proximité.
Ils se sont présentés comme d’habitude très tôt dans leurs lieux de travail. Sauf qu’hier, ce n’était pas pour débuter le boulot, mais plutôt, pour mettre en œuvre leur plan d’action. Habillés de leurs blouses blanches, arborant des brassards rouges, les agents des postes de santé ont déserté leurs postes. Le lieu de chute de ces hommes et ces femmes en colère était les locaux de la mairie de Ziguinchor. Sur place, les plaignants ont organisé un sit-in pour exprimer leur déception. En fait, ils reprochent aux autorités municipales de mauvaise gestion de ces structures sanitaires de proximité. Si l’on en croit les grévistes, depuis 2013, les fonds de dotation n’ont pas été versés aux postes de santé qui sont sous la tutelle de la mairie de Ziguinchor. «Depuis trois ans, nous attendons en vain le versement de ces fonds qui nous permettent de faire face à certaines contraintes», révèle Mamadou Mansaly Diédhiou. Le porte-parole des plaignants trouve cette situation inacceptable. «Le non versement de cette aide a plongé nos structures dans des difficultés énormes», regrette-t-il. A en croire les agents de santé, le fonctionnement des postes de santé a été fortement affecté. Une réalité qu’ils lient à l’inaction des autorités municipales.
La mairie nie en bloc
Face aux agents grévistes, la surprise et la déception semblaient de mise. C’est du reste ce qui peut être retenu de la réaction du secrétaire général de la mairie de Ziguinchor. Pour Mamadou Dione, rien ne justifie ces agissements fondés selon lui sur des contrevérités. «La mairie ne doit rien aux postes de santé», estime-t-il.
Mamadou Dione qui aurait procédé aux vérifications auprès du payeur municipal se dit formel : « Depuis 2013, les fonds de dotation ont régulièrement été versés». D’ailleurs, soutient-il, aucune marge de manœuvre ne s’offre aux autorités municipales pour se soustraire à cette obligation. Loin d’être satisfaits, cet exercice de défense du secrétaire général de la mairie de Ziguinchor n’a fait que renforcer les travailleurs des postes de santé dans leur conviction que quelque chose cloche dans cette affaire.
Mamadou Papo MANE (Correspondance)