Attraits à la barre pour «détention et trafic international de drogue», Moussa Diop et Khadim Diop, sous mandat de dépôt depuis 5 ans, sont déclarés coupables et condamnés chacun à 10 ans de travaux forcés. Drapé dans un habit traditionnel avec une mine triste, Moussa Diop alias «vieux Diop», 56 ans, a nié les faits qui lui sont reprochés. Les faits se sont déroulés dans la banlieue, entre Pikine et Parcelles Assainies. C’est au courant du mois d’octobre 2011 que des éléments de la brigade de Thiaroye ont été avisés d’un vaste réseau de trafic de drogue. Après une descente fracassante au domicile d’un certain Tonton, ils ont trouvés trois kilos de chanvre indien dans la valise parquée quelque part dans la chambre. Sur place, ils trouvent Khadim Diop, un trentenaire et un gamin nommé Alioune Diop qui sera finalement libéré par le juge d’instruction.
Accompagné de son neveu, Alioune Diop à la recherche de Moussa Diop, les policiers ont saisi 12 kilos de chanvre indien dans sa chambre. Mais, le vieux a pris la fuite. Et c’est au bout d’un an après qu’il a été appréhendé. Jugés avant-hier, devant la barre, les accusés se renvoyaient la balle. Le jeune Khadim Diop, très à l’aise, a déclaré ne jamais vendre de la drogue. Il a été juste hébergé par Vieux Diop parce que sa maison familiale était inondée, selon sa version des faits. Quant à Moussa Diop, il a indiqué n’avoir jamais connu son co-accusé. Mieux, en quatre ans de prison, il déclare n’avoir jamais fait l’objet d’interrogatoire. Il soutient aussi que les 12 kg retrouvés dans sa chambre ne lui appartiennent pas. Etant mineur, Alioune Diop de son côté avait tout bonnement bénéficié d’un non-lieu, raison pour laquelle il n’a pas été envoyé en jugement comme les autres accusés.
Au regard de tous ces faits, le procureur a demandé qu’ils soient déclarés coupables des faits et condamnés à 15 ans pour Vieux Moussa Diop et de 10 ans pour le jeune Khadim pour «complicité de trafic international de drogue». Par contre, pour l’avocat de la défense, Me Massamba Diop, le dossier est vide et le jugement n’a pas sa raison. Parce que, explique-t-il, n’ayant jamais eu de procès-verbal d’interrogatoire depuis son arrestation. «Mon client a été ligoté et frappé par les limiers pour lui extorquer de l’information, c’est la raison pour laquelle il a avoué les accusations», a laissé entendre l’avocat. N’empêche, ses clients seront victimes de la loi Latif Guèye portant criminalisation du trafic de drogue dure.
WALF