Le leader de Pastef, qui a posé un débat technique, ne comprend pas la réaction des sbires du pouvoir qui se sont acharnés sur lui au lendemain de ses révélations fracassantes dans le cadre des samedis de l’économie de l’Africaine de recherche et de coopération pour l’appui au développement endogène (Arcade). Lors de son face-à-face avec la presse, hier, Ousmane Sonko a invité les agitateurs de la coalition du parti au pouvoir, dont le président du groupe parlementaire de la majorité, Moustapha Diakhaté, à ne pas politiser des débats dont ils n’ont aucune maîtrise.
Revenant sur le débat, portant l’obligation de réserve des agents de l’administration publique, évoqué par le président du groupe parlementaire de la majorité, il soutient que le député est le «comble de l’ignorance». Sur ce point, le député apériste, qualifie-t-il, s’est illustré de la manière la plus détestable. L’inspecteur a rappelé que l’obligation de réserve ne pourra jamais s’assimiler à l’obligation de couvrir les magouilles et les malversations. D’après lui, ceux qui évoquent l’obligation de réserve ne l’évoquent que lorsqu’ils sont dans une posture de violation flagrante de la loi. Ces derniers n’évoquent également la loyauté que, lorsqu’ils versent dans l’illégalité. «Nous avons toujours soutenu que toutes les questions soulevés au sein de l’Etat, les premiers qui peuvent les combattre sont dans l’appareil d’Etat. Ils ne sont pas dehors», regrette-t-il. L’inspecteur estime que le droit administratif a théorisé la notion d’ordre de manière illégale. Lorsque qu’un agent de l’Etat reçoit des ordres manifestement illégaux, renseigne-t-il, s’il obtempère, il sera lui-même, tenu responsable de la situation. «Dire que j’ai reçu des instructions de la hiérarchie ne suffit plus. Ce n’est pas cela l’obligation de réserve et de loyauté», a-t-il. Non sans souligner que lorsqu’un agent est informé d’agissements frauduleux tendant à compromettre l’intérêt général, il a l’obligation de le dénoncer ou de le signaler à qui de droit. Ousmane Sonko, signale que Moustapha Diakhaté vote même des lois sans savoir ce qu’il vote. Sur ce, il a rappelé que la loi 2012 du 27 décembre 2012 qui ne fait que transposer la directive n°01-2009 de l’Uemoa, stipulant que des sanctions prononcées dans le respect des règles de l’Etat de droit sont prévues à l’encontre de tous ceux qui élus ou agents publics ont violé les règles régissant les derniers publics. «La non dénonciation à la justice de toute infraction à ses règles par un agent public qui en aurait eu connaissance est sanctionnée pénalement», évoque le contestataire. Cette disposition, sans supprimer l’obligation de réserve, installe, à son avis, l’obligation de dénonciation.
WALF