Le nouveau documentaire Si loin du Vietnam de la cinéaste Laurence GAVRON fait un focus sur la communauté métisse vietnamienne du Sénégal. Un hommage aux femmes vietnamiennes qui après les accords de Genève, sonnant la fin d’un siècle de présence française en Indochine, ont suivi leurs maris tirailleurs sénégalais dans un pays dont la population et la culture leur sont inconnues.A la direction de la cinématographique hier, la réalisatrice, en compagnie de l’un des personnages principaux du documentaire a donné un avant-goût sur le contenu du film. Hélène Lame NDOYE, métisse franco-sénégalo-vietnamienne qui raconte son histoire dans le film est née au Vietnam d’un père tirailleur sénégalais détenant la nationalité française et d’une mère indochinoise. C’est pourtant au Sénégal qu’Hélène Lame NDOYE va passer la majeure partie de sa vie, se considérant avant tout comme une Sénégalaise avant de réclamer ses racines françaises. Même si le film n’est pas uniquement centré sur le personnage d’Hélène Lame NDOYE, elle constitue «le fil conducteur» de la trame. D’une part grâce à ses activités qui fédèrent cette communauté autour d’elle, mais aussi de par son histoire personnelle. Pour les besoins du film, elle retournera, en compagnie de la réalisatrice sur les traces de son enfance au Vietnam, sur son passé et à la rencontre de sa famille. Présente aux côtés de Laurence GAVRON durant la conférence de presse, elle a expliqué au public, son histoire personnelle, notamment comment elle est parfois tiraillée entre ces trois cultures, qui l’ont enrichie finalement. Toute petite, elle a été élevée à la «Française». Elle parlait français à l’école et vietnamien à la maison. Au Sénégal, c’est à travers la gastronomie que cette génération de métisses vietnamiennes ont su s’intégrer. Une gastronomie qui aujourd’hui fait partie intégrante de celle sénégalaise. Les journalistes ont eu l’occasion de découvrir les premières minutes du film produit par Mbokki Mbaar productions. Enrichi par des images d’archives, le documentaire est un condensé d’images d’époque mais aussi de témoignages des protagonistes actuels. «Ce film est dédié à toutes ces femmes qui ont tout quitté pour arriver dans un pays inconnu, si loin de leur pays, de leur culture, de leur passé. Elles se sont adaptées, ont travaillé dur pour élever leurs enfants parfois confrontées à de graves problèmes comme la polygamie», fait savoir Laurence GAVRON dans le document de présentation du film. L’avant première du film est prévue mardi à Sorano.
WALF