Le président Macky Sall avait appelé à un dialogue national. Mais, aujourd’hui, on va assister à des dialogues sectoriels sur l’étendue du territoire. A l’exception du Pds, tous les leaders des partis significatifs de l’opposition ont décidé de faire face à leurs militants respectifs à Dakar, Ziguinchor, etc.
Le dialogue national qui démarre aujourd’hui sera tout sauf national. En effet, le président de la République va inévitablement se retrouver seul à la salle des Banquets du palais de la République avec ses alliés de la coalition Benno Bokk Yaakaar et une partie du Parti démocratique sénégalais (Pds). Car, comme s’ils s’étaient passé le mot, tous les partis significatifs de l’opposition, à l’exception des libéraux, ont décidé de boycotter cette réunion et d’organiser des rencontres parallèles avec leurs militants respectifs à Dakar, Ziguinchor, etc. Ainsi, on va assister aujourd’hui à des dialogues sectoriels sur l’étendue du territoire.
L’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, va dialoguer avec ses militants, lors d’une conférence publique, à l’esplanade de Diamalaye au moment où le président de la République fera face au Pds et à ses alliés de Benno. Idem pour Abdoulaye Baldé. Le secrétaire général de l’Union des centristes du Sénégal (Ucs) sera dans son fief de Ziguinchor. A l’instar du fondateur du parti Rewmi, il va discuter avec ses partisans à l’instant où le chef de l’Etat dissertera avec ceux qui ont répondu à son appel.
Il en est de même de l’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye. Il préfère fêter l’anniversaire de son parti avec ses militants que de s’asseoir autour d’une table avec le chef de l’Etat. «L’anniversaire de mon parti compte beaucoup plus que l’appel au dialogue national lancé par le président de la République. Le parti a été lancé un 28 mai. Donc ce 28 mai comme le 06 août qui marque ma naissance sont des dates extrêmement importantes pour moi», dit-il dans un entretien accordé au site dakaractu. Malick Gakou du Grand parti refuse de cautionner non pas des concertations nationales mais des «palabres». «Même si doctrinairement nous sommes pour le dialogue, nous demeurons fondamentalement contre la palabre qui s’annonce. Voilà pourquoi le Grand parti ne peut prendre part au dialogue convoqué par le pouvoir», lit-on dans une déclaration rendue publique. Pape Diop qui est en tournée dans le sud-est du pays, a déjà prévenu qu’il refuse de prendre part à une «farce de mauvais goût». «On va parler de quoi, peut-être de la viande d’âne», ironise Moussa Diakhaté, le porte-parole de Bokk Gis Gis. «Notre parti estime que les conditions ne sont pas réunies pour un dialogue national», poursuit-il.
Charles Gaïky DIENE