Le «Prix du penseur de la souveraineté» a été décerné pour la première fois au Sénégal. Trois écrivains sont les lauréats : Amadou Elimane Kane, Felwine Sarr et Ndongo Samba Sylla. Legs-Africa a primé leurs publications qui encouragent le développement de l’Afrique.
Les écrits de Amadou Elimane Kane, Felwine Sarr et Ndongo Samba Sylla contribuant à l’élévation du continent africain ont reçu chacun, mercredi, le trophée du «Prix du penseur de la souveraineté». Ces récompenses, initiées par Leadership-éthique-gouvernance-stratégies pour l’Afrique (Legs-Africa), symboliques, représentant l’Afrique en métal doré, sont décernées pour la première fois au Sénégal.
Les heureux lauréats se sont tous illustrés, chacun à sa manière, dans la publication des ouvrages dont le point d’ancrage est le développement de l’Afrique. Devant une salle Amady Aly Dieng de la librairie L’Harmattan comble, Amadou Elimane Kane, Felwine Sarr et Ndongo Samba Sylla sont revenus sur les contenus de leurs ouvrages notoires. Si les deux derniers écrivains cités axent leur plume autour des questions économiques, Amadou Elimane Kane s’intéresse au récit. Pour le fondateur des Editions Lettres de Renaissances et de l’institut culturel panafricain de Yenne-Todd, la réappropriation culturelle et identitaire de l’Afrique passera par les récits que ses propres enfants transmettront à la nouvelle génération. «Une narration collective du continent», entend-il.
Avec la publication de sa trilogie «L’Ami dont l’aventure n’est pas ambigüe», «Les soleils de nos indépendances» et «Une si longue parole», Amadou Elimane Kane s’inscrit en faux contre l’Afro-pessimisme. «Le récit conduit vers une pensée unique et à la réappropriation historique du patrimoine culturel», soutient-il.
Avec son dernier essai «Afrotopia», Felwine Sarr prône une utopie positive et estime quant à lui que les Africains doivent s’appuyer sur leur propre modèle pour un développement à leur image. L’économiste et professeur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis rejette le mimétisme des Africains qui d’après lui, les confine dans un système qui les dessert plus qu’autre chose. Profitant de la remise du prix, il a abordé la signature des Accords de partenariat économique (Ape), ou encore de l’Agenda 2063 à titre d’exemples, qui est pour lui «un bon exemple de ce qu’il ne faut pas faire». Plus optimiste que jamais, Felwine Sarr soutient que la force vive de l’humanité sera africaine et les équilibres socioculturels seront en Afrique. «Ce n’est pas un doux rêve, c’est la réalité», poursuit le lauréat du prix du penseur de la souveraineté.
Pour le troisième lauréat, Ndongo Samba Sylla, enseignant à l’Ugb, qui a publié de nombreux ouvrages notamment «Scandale commerce équitable», la gestion économique du continent doit être repensée pour sortir de la crise.
Le «Prix du penseur de la souveraineté» est initié par Legs-Africa avec à sa tête, le sociologue Elimane Haby Kane. La soirée de remise de prix a été une occasion pour Legs-Africa de revenir sur leurs différentes activités et de présenter au public, le manifeste pour la construction des Etats-Unis d’Afrique dans lequel ont participé, outre les trois lauréats, la présidente de Legs Africa, Fatimata Diallo Ba, professeur de Lettres et Mamadou Dramé, enseignant à l’Ucad.
Scheina ADAYA