L’ancien Premier ministre est de retour. Après avoir été limogé de son poste de chef du gouvernement le 1e septembre 2013, Abdoul Mbaye revient à la charge. Il revient non pas pour être l’exécutant du président de la République, mais plutôt pour prendre sa place.
En effet, Abdoul Mbaye a dans sa ligne de mire dans l’immédiat, les élections législatives de 2017 et dans un futur très proche l’élection présidentielle de 2019. Le journal en ligne Senplus.com informe que c’est ce samedi qu’il va officialiser son engagement politique. Un de ses proches révèle qu’après avoir «pratiqué» le pouvoir et les hommes politiques, le banquier sait maintenant ce qu’il vaut et surtout ce qu’il peut apporter à son pays. «Abdoul Mbaye ne reculera pas. Il est déterminé», assure son proche collaboration, ajoutant qu’il a déjà sillonné le Sénégal des profondeurs et pris langue avec les chefs religieux et coutumiers les plus influents du pays. A preuve, Abdoul Mbaye a rendu visite à son marabout Serigne Abdou Fatah Mbacké à l’occasion du magal de Kazu rajab. Il peut aussi compter sur certains hommes politiques dans sa conquête du pouvoir. «Présidentielle au Sénégal: Pourquoi pas Abdoul Mbaye en 2019», s’est exclamé Cheikh Sidiya Diop, secrétaire général de la Ligue des masses. Ce qui fait dire à notre interlocuteur que l’ancien Premier ministre s’y est pris très tôt.
Mais en réalité, cette immixtion de l’ancien Premier ministre dans l’arène politique n’est pas à vraiment parler une surprise. Depuis un certain temps, Abdoul Mbaye ne cesse de préparer son entrée sur le terrain politique. Il ne rate plus une occasion pour décrocher ses flèches assassines à l’endroit de son bienfaiteur, le président de la République qui a fait de lui un Premier ministre du Sénégal et l’a révélé au grand public et sorti de l’anonymat.
Il avait appelé à voter «Non» au référendum du 20 mars dernier, critiquant au passage le reniement du chef de l’Etat. «Parce que la Constitution de mon pays ne mérite pas d’être modifiée une énième fois, dans la précipitation, en cours de période de révision des listes électorales, avec une procédure budgétaire d’exception, et sans délai suffisant pour permettre d’en expliquer les raisons au peuple souverain appelé à s’exprimer. Aussi parce qu’il faut faire prendre conscience à nos dirigeants politiques d’aujourd’hui et de demain le respect qu’ils doivent à notre loi fondamentale», avait critiqué Abdoul Mbaye. Invitant le président de la République à annuler le scrutin référendaire «que rien ne justifie», il ajoutait : «Comme beaucoup de Sénégalais, je ne peux manquer de me poser une multitude de questions: pourquoi avoir attendu quatre années pour tenter de tenir laborieusement une promesse électorale devenue engagement présidentiel martelé urbi et orbi ?».
Charles Gaiky DIENE