L’avocat Ousainou Darboe, secrétaire général de United Democratic Party (UDP, Parti démocratique unifié) et au moins 37 autres manifestants contre des réformes politiques ont plaidé, hier à Banjul, non coupables devant la Haute Cour de justice. Une foule attendait devant les locaux de la juridiction l’arrivée des accusés, qui ont été présentés au juge pour prononcer les charges retenues contre eux. Selon la source de Walf, 19 manifestants arrêtés samedi, y compris M. Darboe, sont apparus aux côtés de 18 autres opposants interpellés jeudi 14 avril dernier, lors de la manifestation dirigée par Ebrima Solo Sandeng, secrétaire général à l’organisation de l’Udp.
Selon des sources sûres jointes par la Walf, ils risquent la peine capitale si les chefs d’accusations retenus sont confirlmés.
Selon la même source, le gouvernement gambien n’a ni confirmé, ni démenti la mort en détention des manifestants de jeudi. Cependant, certains manifestants, dont Solo Sandeng, Fatoumata Jawara, Nokoi Njie, Fatou Camara (membres de l’Exécutif de l’UDP) et Modou Ngum, n’ont pas comparu devant le tribunal physiquement. Et Banjul n’a donné aucune raison de leur absence. Aucune femme ne faisait partie des accusés. Ousainou Darboe et les 37 autres manifestants sont accusés de «rassemblement illégal», «d’incitation à l’émeute, à la violence» et «obstruction de la voie publique», «procession sans permis», «désobéissance» et «refus de se disperser après une procession illégale». Il y a eu une bataille juridique sur la mise en accusation entre l’avocat de la défense et le procureur de l’Etat gambien. Les plaidoiries s’annoncent donc houleuses. M. Darboe et ses co-accusés sont incarcérés à la prison centrale Mile 2.
L’avocat principal de la défense Anstouman Gaye et le ministère public Salem Barkum restent divisés sur l’octroi d’une caution à l’accusé. L’Etat a fait savoir que la défense aurait interféré dans les enquêtes. Tandis que l’avocat des accusés a déclaré que les infractions présumées sont, après tout, des délits et donc les accusés ne doivent pas être devant la Haute Cour de justice. La défense a également soutenu que ses clients peuvent bénéficier une libération sous caution en vertu des lois de la Gambie. Et mieux, les accusés ont passé le délai de 72 heures de garde à vue. Ce qui portait atteinte à leurs droits. Le tribunal a ajourné l’affaire jusqu’au 21 avril (aujourd’hui) à 10 heures.
15 personnes libérées
Quinze personnes, qui étaient détenues dans le cadre des manifestions de l’opposition contre les réformes politiques, ont été libérées après leur garde à vue, a annoncé mardi soir la Police gambienne. Elles ont été libérées après des enquêtes policières qui ont établi que ces personnes n’étaient pas liées aux manifestations politiques, selon un communiqué repris par des médias gambiens.
WALF