Après Malick Gackou et Cie, d’autres responsables de l’Alliance des forces du progrès (Afp) vont-ils rompre les amarres avec le parti de Moustapha Niasse ? Réagissant à sa suspension, qu’il indique avoir appris à la radio, «comme tout le monde», Fallou Fall, député et maire de Mbirkilane, a descendu en flammes son leader, tout en se disant prêt «à engager le combat».
Le député Fallou Fall n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. En réaction à sa suspension de trois mois, annoncée en fin de semaine dernière, le maire de Mbirkilane a décidé de sortir tout le linge sale du parti de Moustapha Niasse dans la rue. «Je considère cette décision comme nulle, non avenue, injustifiable, et totalement en porte à faux avec les règlements et fonctionnement de l’Alliance des forces de progrès (Afp). C’est une décision de la haine et de la dictature que je ne saurais ni accepter ni tolérer», dénonce Fallou Fall dans un entretien avec Webnews, repris par Seneweb.com. Poursuivant, le député qui renseigne avoir été informé de cette suspension par la radio, «comme tout le monde», trouve que «cela aussi est une preuve du manque de respect notoire».
Le maire de Mbirkilane n’entend pas s’arrêter aux critiques. Se disant déterminé «à engager le combat» dès réception de la notification de sa suspension, Fallou Fall renseigne de sa volonté de combattre «toujours la pensée unique qui est antidémocratique». Pour le responsable progressiste qui est revenu sur les raisons qui l’avaient incité à voter «Non» au référendum du 20 mars dernier, «aucune discussion, aucune concertation dans aucune instance et particulièrement au sein du Bureau politique, seul habilité en la matière, ne s’est tenue pour débattre du référendum», au sein de l’Afp.
Une défiance du tout-puissant Niasse qui risque d’avoir raison sur la cohésion déjà ébranlée de l’Afp qui n’en a pas fini avec la saignée. Car, s’il se dit affecté et déterminé à engager la résistance, Fallou Fall n’entend pas faire face tout seul. «J’attends sereinement la notification de cette décision que j’espère recevoir assez vite pour engager le combat et certainement en relation avec mes autres camarades pour la valorisation de la démocratie interne au sein de l’Afp et le rejet total de la dictature rampante qui a fini de désagréger le parti», soutient-il. Les prémices d’un bras de fer, le deuxième du genre, découlant du compagnonnage entre l’Afp et l’Apr. En effet, avec sa diatribe, le député Fall a presque tenu des propos similaires à ceux de Malick Gakou au lendemain de la déclaration de Moustapha Niasse qui avait manifesté sa volonté de ne pas se présenter à la prochaine présidentielle contre Macky Sall, et de ne soutenir aucun candidat issu des flancs de son parti dans ce sens. Le leader de ce qui allait devenir le Grand parti, s’était également insurgé contre ce que lui et ses camarades avaient qualifié de dictature au sein de l’Afp.
Mais, puisqu’avec Moustapha Niasse le sabre n’est jamais trop loin, il y a peu de chance que Fallou Fall fasse sa résistance au sein même de l’Afp. Tel un certain Kim Jong-un refusant de s’accommoder avec la contestation, l’éternel leader de l’Afp pourrait, sans coup férir, administrer le coup de grâce à ses contempteurs, comme à chaque fois qu’une de ses décisions est contestée.
Mame Birame WATHIE