Me Sidiki Kaba n’exclut pas une remise en liberté du co-inculpé de Karim Wade pour lui permettre d’aller se soigner. «Comme vous le savez, il y a une décision de Justice qui a été rendue et les personnes qui ont été condamnées ont été arrêtées. Lorsque des personnes sont dans une situation d’incompatibilité avec le milieu carcéral, ces personnes sont remises en liberté», a rappelé le Garde des Sceaux. Avant de faire savoir : «C’est ce qui est arrivé à Bibo Bourgi et on l’a constaté avec Aliou Samba Diassé. Très malades, ils n’étaient pas en détention. Ils étaient en liberté pour leur permettre de se soigner au niveau du Sénégal. Lorsque le cas s’est aggravé nous avons autorisé à ce qu’ils se rendent à l’étranger pour bénéficier de soins». C’est en marge de l’inauguration du centre médico-social du Camp pénal de Liberté 6, hier.
Le patron de la Chancellerie s’est servi de ce prétexte pour rappeler que «cela a déjà eu lieu, maintenant il va de soi que les conditions vont être examinées pour qu’un tel déplacement ait lieu». Non sans faire remarquer qu’au-delà de tout, ce centre médico-social du Camp pénal vise la même chose, c’est-à-dire, assurer la santé des détenus. Et lorsque les conditions sont incompatibles avec la santé, l’Administration pénitentiaire prend toujours les bonnes décisions en permettant à ce que la personne aille se soigner à l’étranger. Malgré la décision de la Cour de répression de l’enrichissement illicite qui les a condamnés à des peines de privation de liberté, Bibo Bourgi et Aliou Samba Diassé ont bénéficié d’une «liberté provisoire pour des raisons médicales». Il y a à peine une semaine, ils ont été arrêtés et remis en détention, avant d’être incarcérés au Pavillon spécial. Ce, malgré leur état de santé jugé «incompatible avec le milieu carcéral», selon leurs avocats et le Tribunal arbitral des Nations-unies qui a été saisi, à cet effet.
Sur un tout autre registre, le Garde des Sceaux s’est prononcé sur la saisie des biens de celui que l’on surnomme Ibrahima Abou Khalil dit Bibo Bourgi. «C’est une procédure normale d’entre-aide judiciaire entre l’Etat du Sénégal et l’agence judiciaire de l’Etat. Il y a des biens qui étaient saisis et il était important qu’une procédure puisse avoir lieu en France, avec notamment l’exécution de la décision qui a été prise par la Cour suprême du Sénégal», dira-t-il. Suffisant pour annoncer que le dossier est renvoyé pour le 27 juin pour préparer l’ensemble des éléments qui permettront de faire un examen en ayant tout ce qui peut permettre à la Justice française de se prononcer, en tout état de cause, et bonne connaissance de cause. «C’est une procédure tout à fait normale qui rentre dans le cours normal de l’exécution des décisions de justice», estime Me Sidiki Kaba.
WALF