Les deux ennemis historiques Djibo Ka et Ousmane Tanor Dieng, qui l’a chassé du parti socialiste, seront en compétition si le secrétaire général du Ps est confirmé à la tête du Hcct. Les deux hommes qui auront les mêmes missions risquent de reprendre les hostilités.
Ennemis historiques, Ousmane Tanor Dieng et Djibo Kâ vont encore rivaliser pour exister chacun. Macky Sall a pris le décret en date du 21 décembre 2015 créant la Commission nationale du dialogue des territoires (Cndt). Et il a nommé à sa tête Djibo Kâ, certainement pour le «remercier» d’avoir lâché ses alliés de l’opposition. Dans la même veine, le chef de l’Etat crée le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), entériné lors du référendum du 20 mars dernier. Et selon plusieurs sources concordantes, c’est Ousmane Tanor Dieng qui devrait occuper ce poste. Deux organes consultatifs, qui ont sensiblement les mêmes missions et qui seront dirigées par deux ennemis historiques. Autant dire que le Président Macky Sall a réveillé les vieux démons. Il a déterré la hache de guerre entre les deux hommes.
Ministre de l’Intérieur de 1993 à 1995, Djibo Kâ est alors considéré comme un successeur potentiel du Président Abdou Diouf, mais il est limogé du gouvernement. A l’issue des renouvellements qui doivent entériner le choix de son dauphin par la création d’un poste de premier secrétaire du Ps, en 1996, le Président Diouf le préfère à son rival Ousmane Tanor Dieng. Il quitte le Ps et crée l’Urd. La Cndt est un organe consultatif, «chargé d’assister le président de la République dans la définition de mécanisme de coopération territoriale, d’accompagner le gouvernement dans la promotion des groupements d’intérêt communautaire et d’aider les collectivités locales à la mise en place de groupements d’intérêt communal et d’établissements publics territoriaux». Il aura également pour mission, «dans le cadre de l’impulsion de la dynamique territoriale attendue dans la phase II de l’Acte III, de faciliter la constitution des groupements territoriaux ou pôles territoires et les relations gouvernement collectivités locales d’une part et d’autre part entre collectivités locales afin d’améliorer la concertation entre les différents acteurs territoriaux».
La récompense du secrétaire général du Ps a manifestement le même rôle consultatif. D’après le journal Enquête, le Hcct devra donner «un avis sur toute politique relative à la décentralisation et au développement territorial». Plus spécifiquement, le Hcct «concourt à la concertation et au dialogue entre l’Etat et les collectivités territoriales», à la promotion du «développement de bonnes pratiques dans la gestion des collectivités territoriales», à l’étude de «moyens à mettre en œuvre pour promouvoir le développement des collectivités territoriales et le bon fonctionnement de leurs organes». Mieux, il est attendu de cet organe le développement des «solidarités territoriales».
Charles Gaïky DIENE (Walf Quotidien)