L’Association des clients et sociétaires des institutions financières (ACSIF), structure qui regroupe des personnes victimes de systèmes bancaires, va déployer une série de manifestations populaires pour dénoncer les cas d’arnaques dont les usagers et clients sont victimes. L’annoncée a été faite, samedi, par président de ladite structure, Famara Ibrahima Cissé. Lequel invite, de ce fait, les clients à être attentifs aux mots d’ordre qui seront lancés très prochainement contre les banques pour une justice populaire. Ces manifestations prendront la forme de journées banques mortes, de sit-in, de marches…
Ce mouvement d’humeur sonne comme un ras-le-bol pour les amis de M. Cissé. Ils sont nombreux ceux qui dénoncent les dérives bancaires. Deux cas ont même été exposés lors du face-à-face avec les médias. Comme par exemple celui de l’entreprise «Treillis et Armatures Roquisa Sarl» qui aurait perdu près de 95 millions de francs Cfa à cause de la Banque régionale de solidarité (Brs) (devenue Orabank : Ndlr) après avoir délivré des chèques certifiés, suivant la livraison de matériels par ladite société. Depuis 2011, la société attend d’être dédommagée. Mais, à ce jour, le Dg, Moustapha Cissé souligne que près de 100 personnes sont au chômage puisque l’entreprise a déposé bilan. Son dossier, au tribunal depuis cinq ans, ne trouve pas d’épilogue alors que, d’après lui, des dossiers plus complexes sont réglés.
L’autre cas, présenté, est celui d’une dame dite «mère Safi» qui aurait perdu sa maison, achetée à 104 millions de francs Cfa, revendue à 25 millions et hypothéquée à 265 millions par les banquiers. Le drame de la dame serait parti d’un prêt de 14 millions qu’elle devait rembourser en 36 mois. Cette échéance a été écourtée à 12 mois, le taux plafonné à 17 % alors que la Banque centrale recommande 15 %, selon Famara Ibrahima Cissé. Dos au mur, la banque, en l’occurrence la Cbao, passe à la saisie de ses biens. Elle se retrouve «avilie et ruinée par la banque qui, sur fond de désinformation, d’arnaque, de complot à grande échelle, lui a volé sa maison», soutient M. Cissé.
Une loi pour protéger les usagers des banques
Famara Ibrahima Cissé plaide ainsi pour une loi qui protège les clients. Cette loi de 17 décembre 1973 existe depuis plus de 40 ans dans d’autres pays. Et à l’en croire, c’est le vide juridique qui est à l’origine des dérives telles que les publicités mensongères, destinées aux clients. «Face à de nombreuses injustices et infractions à la réglementation économique, la loi ne permet pas jusqu’à présent dans notre pays aux associations de consommateurs de déposer une plainte entre les mains du procureur et ou à se constituer partie civile au cours de l’instance pénale si le préjudice concerne l’intérêt collectif des consommateurs», soutient-il.