Le groupe Malicounda de la Petite Côte a sorti son premier album intitulé Mankoo et l’a présenté mercredi à la presse dakaroise. Cet opus de dix titres est un mélange de rythmes, un brassage de cultures à l’image de la formation musicale baptisée du nom d’un terroir sénégalais situé à Mbour, carrefour culturel et ethnique.
C’est une sorte de compilation où chaque chanteur, une dizaine, y interprète deux morceaux. A l’instar du groupe qui réunit des instrumentistes et des chanteurs d’horizons diverses ayant cheminés ensemble depuis trois ans, Mankoo, est un appel à la cohésion humaine, l’entente. «C’est un concept qui se veut fédérateur», soutient son réalisateur Bayla Diagne connu sur le paysage musical sénégalais avec le Super Diamano. «Ce sont des textes beaux et modernes, extrêmement importants dans le contexte actuel», apprécie le mélomane Maguèye Kassé, par ailleurs professeur à l’Ucad.
Car les titres qui composent Mankoo, titre de la première chanson, un hymne du Malicounda, jettent les bases d’une union. Et c’est dans l’entente que la chanteuse et guitariste Aïta Senghor appelle au travail pour un Sénégal meilleur dans Sunu Sénégal. L’album donne une place de choix aux instruments surtout traditionnels dans la chanson Mankoo, version instrumentale et Dialiya où la kora, le balafon et la flûte africaine sont bien présents. Malicounda propose à travers ses morceaux des sonorités dansantes comme Tcha Tcha et d’écoute.
A l’instar de cette production colorée, les musiciens qui la composent viennent d’un peu partout du Sénégal et de l’Italie. Le fondateur du groupe, l’Italien Ricardo Ulivieri, un bassiste passionné de musique, avec un passé musical afro-rock, blues et pop participe à ce métissage du style. Les autres musiciens, jeunes en majorité, batteur, guitariste, claviste ou percussionniste, venant de la musique variété y apportent leur touche individuelle. Le percussionniste Thio Mbaye y figure.
Combien a coûté cette production ? Pour le réalisateur Bayla Diagne, il est difficile de répondre à cette question puisque le projet n’est pas encore à son terme. «Le projet est couteux. Nous allons taire l’aspect financier, car cela va décourager beaucoup», dira Bayla Diagne. Le label Malicounda compte axer sa production vers les jeunes.
Fatou K. SENE