Environ 400 nouveaux cas de fistule vésico-vaginale surviennent, chaque année, lors des accouchements au Sénégal. L’ampleur de cette maladie féminine a été donnée, hier, par Dr Médina Ndoye, chirurgien urologue en service à l’Hôpital général de Grand-Yoff (Hoggy).
Selon cette dernière qui animait une conférence de presse en marge de la 3ème rencontre internationale d’urologie de Dakar du 28 mars au 2 avril, «pour 1 000 femmes qui accouchent, on estime que 16 feront des complications parmi lesquelles la fistule vésico vaginale demeure la plus fréquente». La fistule survient d’un évènement heureux qui se transforme en cauchemar. Elle atteint les femmes censées accoucher et qui, malheureusement, le font dans des conditions tellement difficiles qu’elles se retrouvent «avec une complication à l’origine d’une perte involontaire et permanente d’urine à travers le vagin. Et cela, du fait de la communication de la vessie avec le vagin». L’organe censé contenir les urines est perforé et laisse couler les urines sans arrêt, ajoute Dr Ndoye.
Heureusement, dira-t-elle, une tendance à la baisse des cas se dessine comparée avec les années précédentes, et cela, fait-elle remarquer, grâce aux politiques de prise en charge de la santé du couple mère-enfant qui sont déroulées dans le pays. En l’occurrence, la gratuité de la césarienne, l’accessibilité des structures sanitaires. Des mesures qui, selon elle, ont un tant soit peu permis de pouvoir contrôler de plus en plus la survenue de la fistule et de pouvoir guérir les cas existants. Certes, la fistule vésico-vaginale est un drame social, parce que les femmes qui en sont atteintes vivent en réclusion, avec un impact psychologique très important. Mais, elle est loin d’être fatalité parce que c’est une pathologie qui se guérit. «Partout au Sénégal, souligne Dr Ndoye, les malades sont traitées de façon gratuite et guérissent dans 98 % des cas au moyen d’une opération chirurgicale».
La répartition de la fistule se superpose avec le niveau socioéconomique des zones où elle survienne. C’est ainsi qu’on retrouve le maximum de cas en milieu plus défavorisé, plus enclavé notamment à Kédougou, Tambacounda, Kolda, Sédhiou, Ziguinchor et Matam.
Abdoulaye SIDY