«Le débat constitutionnel est clos.» François Hollande jette l’éponge: après plus de quatre mois de polémique, marqués par la démission de la garde des Sceaux Christiane Taubira, le chef de l’Etat a fini par renoncer à son projet de réforme constitutionnelle sur l’extension de la déchéance de nationalité et l’état d’urgence, annoncé au lendemain des attentats du 13 novembre.
Dans une courte allocution prononcée depuis l’Élysée à l’issue du Conseil des ministres, le président de la République a constaté le désaccord de l’Assemblée nationale et du Sénat sur le texte, et estimé que le «compromis paraît hors d’atteinte sur la définition de la déchéance de nationalité pour les terroristes». Alors que le débat a fait rage au sein même des rangs de la gauche, François Hollande a voulu placer la responsabilité de cet échec sur les épaules de la droite: «Une partie de l’opposition est hostile à toute révision constitutionnelle, qu’elle porte sur l’état d’urgence ou même sur l’indépendance de la magistrature. Je déplore cette attitude car nous devons tout faire pour éviter les divisions et pour écarter les surenchères», a-t-il attaqué. Revenant sur son discours du Congrès, prononcé le 16 novembre, à Versailles, François Hollande a invoqué la nécessité d’agir au lendemain des attentats. «Il fallait qu’il y ait un acte qui témoigne de ce que nous voulions faire ensemble», a expliqué le chef de l’État, qui plaçait alors ses espoirs dans le «dépassement des frontières partisanes». Elles auront finalement eu raison de la révision constitutionnelle.
Le Figaro