Il était question d’évaluer le référendum du 20 mars dernier, à l’arrivée, le ministre de l’Intérieur a délivré ses résultats du scrutin, plaçant le taux de participation de celui-ci à 40,42 %. Un chiffre très vite démenti par la Cour d’appel qui l’arrête à 38,26 %. Une énième bourde d’Abdoulaye Daouda Diallo qui multiplie les maladresses.
Le ministre Abdoulaye Daouda Diallo affectionne visiblement les caméras et autres dictaphones. Pour un cartable perdu, il monte au créneau pour distribuer des assurances et/ou des remontrances aux uns et aux autres. Seulement, son dernier face-à-face avec la presse risque d’être la goutte d’eau qui va inonder son ministère. En l’espace de 24 heures, Abdoulaye Daouda Diallo s’est planté à deux reprises. Non seulement, il n’avait pas à annoncer les résultats du scrutin, mais il a également livré de faux chiffres relativement au taux de participation des électeurs au référendum de dimanche dernier. En effet, en convoquant la presse mardi dernier pour évaluer le scrutin, beaucoup s’attendaient à ce qu’Abdoulaye Daouda Diallo apporte des précisions quant aux nombreux manquements notés au cours du scrutin dont l’organisation technique relève de son département.
Mais, c’était oublier que sur la même chaise du ministre de l’Intérieur, était assis le coordonnateur départemental de l’Alliance pour la république (Apr) à Podor qui a visiblement confondu articles de presse et procès-verbaux de bureau de vote. Et en annonçant que le taux de participation est de 40,42 %, le ministre a prêté le flanc que la Cour d’appel n’a pas hésité à cravacher en le rectifiant. Une extrapolation doublée d’une méprise que des voix émanant de sa propre famille n’ont pas manqué de relever. Et c’est Mbaye Ndiaye qui donne la première estocade. «Je n’ai pas compris pourquoi il y a eu cette sortie du ministre de l’Intérieur pour donner des chiffres. Je pense que les chiffres sont connus de tous depuis le soir du 20 mars. A partir de ce moment, je crois sincèrement que ce n’était pas utile de le faire, parce que je ne vois pas la nécessité ni pour le pouvoir ni pour l’opinion», explique-t-il.
Mais, Mbaye Ndiaye sait-il seulement que son collègue de l’Intérieur n’en est pas à son premier coup d’essai. De nombreux Sénégalais se rappellent encore du Conseil des ministres délocalisé à Fatick au cours duquel Abdoulaye Daouda Diallo s’était fait particulièrement distingué. En effet, de nombreux journaux avaient rapporté que le ministre de l’Intérieur, en pleine réunion du conseil, avait interrompu le président de la République pour lui montrer un message. Lequel message rendait compte d’affrontements au cours desquels un adversaire de Mbagnick Ndiaye a été mortellement poignardé. Fort de cette information, le président de la République aurait martelé : «C’est quoi ce problème ? Je vous avais demandé de vous entendre et de faire la paix, voilà que vous êtes en train de nous créer des problèmes». Seulement, l’information d’Abdoulaye Daouda Diallo s’est révélée fausse. Aucun adversaire de Mbagnick Ndiaye n’a été tué. Quelques temps après ce renseignement de trop, les services d’Abdoulaye Daouda Diallo rataient un autre renseignement. En effet, si Anna Sémou Faye a été pointée du doigt et désignée comme la véritable responsable du caillassage du cortège du chef l’Etat à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, la responsabilité du ministre n’en était pas moins engagée.
Mame Birame WATHIE