Depuis quelques années, certains grands projets de développement économique et social du Sénégal sont confiés à des institutions internationales. Ainsi, après le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc), confié au Programme des Nations-Unies pour le développement (Pnud), le projet d’appui aux politiques agricoles, financé à hauteur de 3,6 milliards de francs Cfa par l’Usaid, sera exécuté par l’Université d’Etat du Michigan et l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires sous le contrôle de l’Apix et le Bureau opérationnel de suivi (Bos).
Un choix qui n’a pas laissé indifférent certains acteurs de la recherche. Et, le directeur de l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar), Dr Cheikh Bâ, a souligné la nécessité de renforcer les institutions nationales. Car, explique-t-il, il ne faut pas s’appuyer exclusivement sur les institutions internationales en considérant celles nationales comme de simples réceptacles. «Aujourd’hui, nous sommes sorties des mêmes écoles que ceux qui sont dans les institutions internationales. On a besoin de ces institutions internationales mais il faut d’abord s’appuyer sur les institutions nationales et être en partenariat avec celles internationales. Donc, il faut s’enraciner avant de s’ouvrir», a-t-il tranché. Non sans avertir qu’en s’ouvrant trop, on risque de perdre son âme. Suffisant pour qu’il préconise la prudence par rapport à la gestion des projets mis en œuvre pour l’atteinte de l’émergence économique et sociale. Poursuivant, M. Bâ relève que de façon globale, dans la pratique, il y a des dysfonctionnements. Cependant, indique-t-il, ces dysfonctionnements peuvent être compris à conditions de les améliorer.
Selon le chercheur, la meilleure façon d’améliorer ces manquements est l’acceptation des institutions indépendantes dans la concertation entre l’Etat, les organisations professionnelles et le secteur privé. «Des institutions indépendantes, on en a besoin pour décloisonner la façon de voir et mettre plus de cohérences dans ce que l’on fait pour atteindre l’autosuffisance en riz», a-t-il conclu.
WALF