Le journaliste Mamadou Gacko de WalfQuotidien a été honoré par l’Institut Panos Afrique de l’ouest (Ipao) hier. Il a remporté le prix de la meilleure production dans la catégorie presse écrite.
Sur ce projet initié entre 2014 et 2015, une trentaine de dossiers d’investigations sur l’accaparement des terres et le faible accès des femmes et des jeunes au foncier ont été publiés par Wal Fadjri L’Aurore, Sud Quotidien, Le Populaire, Le Quotidien,La Tribune et les radios Zik Fm et Rfm. Les membres du jury de l’atelier national d’évaluation des campagnes de production sur le foncier réunis depuis avant-hier, ont délivré les résultats hier.
Le lauréat Mamadou Gacko a publié entre septembre et octobre 2015, deux dossiers concernant le foncier dans le journal Wal Fadjri L’Aurore (devenu depuis le 13 janvier dernier WalfQuotidien). Le premier, paru le 1e septembre 2015, avait pour titre «Diakhao contre tout Jaxxay au profit d’étrangers». Dans cette première production, notre confrère est revenu sur la situation désastreuse de la réserve foncière de ce quartier situé à l’Ouest de Thiès. Quant au deuxième dossier, paru le 14 octobre intitulé «Diogo sombre dans la déchéance», il a mis en lumière, la lutte de la population de Diogo contre l’acquisition à grande échelle de ses terres cultivables. Ses deux productions sont jugées pertinentes par les membres du jury présidé par Lamine Touré, professeur au Centre d’étude des sciences et techniques de l’information et journaliste à la retraite, Docteur Alpha Ba, chercheur-spécialiste du foncier à l’université Gaston Berger de Saint-Louis et Babacar Khalifa Sall, chef desk sport au quotidien national Le Soleil.
Mamadou Gacko très ému, a reçu des mains des initiateurs du projet, un diplôme symbolique et un outil lui permettant d’améliorer son travail. « Je dédie mon prix à tout le groupe Wal Fadjri et principalement à mon mentor Ibrahima Anne qui m’a accompagné tout au long de mes travaux d’investigations», estime Gacko. C’est sa première participation à l’atelier et obtenir le premier prix catégorie presse écrite, symbolise pour lui, un gage d’encouragement dans son travail. Le journaliste exhorte ses confrères à se tourner davantage vers les fondamentaux du travail de journaliste qui rappelle-t-il, reste l’investigation sur le terrain.
D’autres organes se sont aussi démarqués, notamment dans la catégorie radio. Le prix témoignage oral est allé à la radio Penc Mi de Fissel Mbadane (à 50 kilomètres de Mbour, première radio communautaire du Sénégal) et celui du débat à Kédougou Fm. Le prix d’investigation, toujours dans la catégorie radio, est revenu à la radio Zik Fm de Dakar.
Si le président du jury a salué l’effort fourni par les candidats sur le terrain dans la production de leurs différents articles, il a néanmoins déploré des manquements tant sur le plan technique que thématique. «Pourles productions en témoignages oraux, nous avons constaté qu’il y a un problème de maîtrise de la méthodologie. Parce que parfois, un témoignage oral qui devait en réalité mettre en évidence un témoin sur un problème bien déterminé et qui doit être discuté, ressemblait de temps en temps à une interview», regrette-t-il. Le professeur Lamine Touré a aussi remarqué : «Sur le plan des enjeux qui sont liés au foncier, des journalistes ignoraient certains aspects comme le pastoralisme et les personnes handicapées. Dans certains cas, on a plus mis l’accent sur l’accès à la terre que sur le contrôle même des ressources» concernant les productions radiophoniques.
Pour la presse écrite, l’ancien journaliste a soulevé des problèmes de syntaxe et des problèmes de maîtrise de la langue française dans certaines productions qui ont été soumises à leur appréciation.
Le jury devait statuer sur la qualité thématique et technique des productions réalisées, en identifiant les biais et écarts méthodologiques, ainsi que les points faibles à améliorer. Sur le thème «Médias, femmes et jeunes: coopérer pour un débat critique et inclusif sur la gouvernance du foncier au Sénégal», l’objectif du projet est de développer une information et une communication citoyennes sur les enjeux et la politique du foncier au Sénégal pour et par les femmes et les jeunes.
WALF