Réduire la dépendance au tabac pourrait passer par un vaccin. Il stimulerait la fabrication d’anticorps anti nicotine qui piègeraient cette substance avant qu’elle n’entre dans le cerveau.
Et si pour arrêter de fumer, vous vous faisiez vacciner ? Une idée surprenante qui pourrait bientôt voir le jour, à en croire des chercheurs en immunologie et en biochimie du Worm Institute for Research and Medicine (La Jolla, Etats-Unis). Dans une étude parue dans le Journal of Medicinal Chemistry, ils expliquent avoir mis au point un vaccin efficace pour lutter contre l’addiction à la nicotine. Car cette dépendance est en partie chimique : la nicotine se fixe en effet sur les récepteurs à l’acétylcholine (un neurotransmetteur), situés sur les neurones. Résultat : les neurones libèrent de la dopamine, hormone associée au circuit cérébral du plaisir et de la récompense. Les chercheurs travaillent donc activement sur ces récepteurs sensibles à la nicotine. Il existe actuellement un médicament qui bloque ces récepteurs mais celui-ci occasionne de nombreux effets secondaires (irritabilité, dépression ou encore hallucinations).
Des anticorps contre la nicotine
En parallèle, la piste du vaccin existe depuis quelques années. Différentes injections ont déjà été testées à deux reprises, mais sans succès. Cette fois-ci, les chercheurs ont obtenu de meilleurs résultats. Le principe du vaccin est de faire fabriquer au sujet des anticorps anti nicotine : ce sont des molécules qui reconnaissent spécifiquement cette substance et qui s’y fixent, l’empêchant alors d’aller s’ancrer sur les récepteurs des neurones. La difficulté des chercheurs est de parvenir à stimuler la fabrication de suffisamment d’anticorps pour qu’ils soient efficaces contre la nicotine. Ce vaccin a pour le moment été testé sur des souris, chez qui les chercheurs ont pu observer des taux plus faibles de nicotine dans le cerveau lorsqu’elles étaient vaccinées. La prochaine étape consiste désormais à mettre au point une formule vaccinale adaptée aux hommes, et de tester son efficacité grâce à des essais cliniques.
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