La dernière mission du Fonds monétaire international au Sénégal décèle des lenteurs dans la mise en œuvre des mesures prises pour la suppression des agences qui n’apportent aucune valeur ajoutée à l’économie nationale. En conférence de presse, hier, le chef de la mission du Fmi a noté un grand retard dans l’exécution de ces mesures.
Le gouvernement et le Fonds monétaire international s’étaient mis d’accord sur la suppression de 16 agences qui font presque le même travail que certains services de l’administration. Seulement, l’Etat traîne les pieds dans l’application. Et, le chef de mission de l’institution financière internationale, Ali Mansoor, n’a pas manqué de le signaler. «Il y a des agences qui font un travail qui est nécessaire et utile pour le développement du pays. Et, évidemment, ces agences-là, il faut qu’elles continuent à travailler. Mais aussi, il y a des agences que le gouvernement a évaluées. Il a vu que leur valeur ajoutée est faible par rapport à leur coût. Le gouvernement avait l’intention de procéder à la fermeture de certaines de ces agences», a expliqué le chef de file de la mission. Seulement, le délai de la mise en œuvre de ces mesures pour l’Etat est largement dépassé.
La suppression de ces agences budgétivores et inutiles devrait permettre de dégager des marges budgétaires. Elle devrait aussi permettre une amélioration du service public. «On pensait que ça aurait été fait dans un horizon qui avait été convenu. Ce que l’on aperçoit, c’est que c’est peut-être un peu plus compliqué qu’on ne le pensait au départ et que cela prendra un peu plus de temps qu’on le pensait», a relevé M. Mansoor.
L’autre point sur lequel insiste l’institution financière internationale, c’est les salaires faramineux des directeurs des agences. Ainsi, le chef de mission a suggéré sur ce point qui lui semble crucial qu’il y ait un cadre disciplinaire plus solide. Car, renseigne-t-il, obtenir et dépenser de l’argent est plus que facile. Il précise que le plus important est l’amélioration du service public. Ainsi, dans un contexte économique difficile, le Fmi invite le gouvernement à prendre des mesures pour limiter le salaire des dirigeants de ces agences. Poursuivant, il a relevé la nécessité de maintenir la relativité dans le secteur public.
De plus, le chef de la mission qui séjourne à Dakar depuis le 1er mars a jugé trop lent le rythme de la mise en œuvre du contrat de performance signé avec certaines agences existantes. «Il faut que l’argent qui est donné à ces agences soit bien dépensé», a déclaré l’économiste. Sur ce registre, il a précisé que l’une des contraintes majeures dans ce processus est la non pertinence des propositions faites par certaines agences. «Les premières propositions venant de certaines agences n’étaient pas de qualité. Donc, il fallait un peu plus de travail dedans. Nous disons qu’il y a du retard dans la mise en place de ces mesures mais, nous ne dirons pas que ces mesures ne se feront pas. Nos discussions avec les autorités nous laissent penser que ces mesures vont se faire», signale-t-il. Concernant le taux de croissance du Sénégal en 2015, l’institution a revu à la hausse ses prévisions. Selon elle, les résultats macroéconomiques en 2015 ont été solides et la croissance s’est établie à 6,5 %.
WALF