Entre le boxeur sénégalais Mbacké Sarr, le Comité national provisoire (Cnp) de gestion de la discipline et le ministère des Sports, on assiste à un jeu de ping-pong, voire à un dialogue de sourds. Un ring où les coups anti-sportifs volent de partout. De l’Espagne où il est coincé, faute de billet pour rallier le Cameroun, où vont se dérouler la phase qualificative aux Jeux Olympiques (Jo) du 11 au 19 mars, le boxeur sénégalais de la catégorie des 81 Kg, pointe un doigt accusateur sur le ministère des Sports. «A une semaine de cette compétition, à ma grande surprise, le Directeur de la haute compétition que j’ai saisi pour avoir le billet pour le Cameroun, m’a fait savoir qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses. Alors que moi je dois aller au Cameroun ce 9 mars pour pouvoir compétir à partir du 11», ne décolère pas Mbacké Sarr.
Joint, hier, par téléphone, il rappelle que c’est le ministère des Sports qui lui a octroyé le billet pour rallier l’Espagne.«On m’avait ainsi assuré la prise en charge pour cette compétition qui va se dérouler au Cameroun. J’étais alors surpris, voire choqué d’entre la tutelle me dire qu’il n’y a pas d’argent», peste le boxeur sénégalais. Mbacké Sarr se dit aussi outré de voir le Cnp afficher une certaine indifférence à son cas. «J’ai saisi le président Lamine Ndiaye, mais il m’a dit que le ministère lui a certifié qu’il a un problème d’argent». Une situation qui le coince en Espagne.
Interrogé à ce propos, le chargé de communication du ministère des Sports botte en touche. Mbaye Jacques Diop intime à Mbacké Sarr d’arrêter de boxer dans le vent. «Mbacké Sarr n’est pas l’interlocuteur du ministère, c’est plutôt le président du Cnp. Donc, l’athlète n’a qu’à se référer à son président», renvoie Mbaye Jacques Diop. «Il a été question, après les Jeux africains de prendre la décision de ne plus accompagner les fédérations qui n’ont pas fait de résultats. Donc, c’est sur la base des performances qu’on accompagne les athlètes. Lui, sa fédération n’a pas fait de résultats. On amène des athlètes pour des médailles, non pour faire plaisir. Il faut que la discipline soit performante au niveau national, ensuite au niveau zonal pour qu’on puisse l’accompagner financièrement», argumente le chargé de la communication du ministère des Sports.
Abordant dans le même angle, le président du Cnp Lamine Ndiaye recadre son boxeur. «Je n’ai jamais parlé de manque de moyens à Mbacké Sarr. Lorsqu’il m’a saisi, je lui ai donné les mêmes explications que le ministère a mises sur la table. Et je suis parfaitement d’accord avec le ministère des Sports», s’aligne le président du Cng. «Maintenant, il a été dit que celui qui a un sponsor, n’a qu’à aller à cette compétition. C’est le cas de Khadim Fall. Aussi, à défaut d’avoir un sponsor vous pouvez partir avec vos propres moyens», explicite Lamine Ndiaye.
Ndéné BITEYE